Rachida Dati va connaître les dates de son procès pour corruption
À l’approche des municipales à Paris, l’affaire judiciaire visant Rachida Dati et Carlos Ghosn prend une nouvelle tournure.
Lundi après-midi, le tribunal correctionnel de Paris doit fixer les dates de leur procès, une étape décisive dans un dossier explosif qui mêle politique, finance et justice internationale. L’ex-ministre de la Justice, aujourd’hui maire du VIIᵉ arrondissement de Paris, est poursuivie pour recel d’abus de pouvoir et de confiance, corruption et trafic d’influence passifs, des faits qu’elle aurait commis entre 2009 et 2012 alors qu’elle était députée européenne et avocate. Selon l’accusation, elle aurait perçu 900.000 euros via une convention d’honoraires avec RNBV, filiale de Renault-Nissan, sans fournir de prestations effectives. Les magistrats estiment que son activité ressemblait davantage à du lobbying, incompatible avec son mandat d’élue et sa profession d’avocate.
Dati conteste les accusations
Rachida Dati rejette catégoriquement ces soupçons. Elle affirme avoir exercé son métier d’avocate et nie toute activité de lobbying auprès du Parlement européen. Lors de son renvoi devant le tribunal, elle avait ironisé sur l’idée qu’un dirigeant tel que Carlos Ghosn ait pu avoir « besoin d’elle » pour influencer les institutions européennes. Sa défense mise sur l’absence de preuves tangibles démontrant une quelconque irrégularité.
Carlos Ghosn également visé
De son côté, Carlos Ghosn, ancien PDG de Renault-Nissan aujourd’hui réfugié au Liban, sera jugé pour abus de pouvoir par dirigeant de société, abus de confiance, corruption et trafic d’influence actifs. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui en avril 2023, mais son absence du territoire français risque de compliquer la tenue du procès. L’homme, qui possède les nationalités libanaise, française et brésilienne, a fui le Japon fin 2019 lors d’une évasion spectaculaire.
Un calendrier sensible
Selon plusieurs sources, le procès pourrait être fixé après les élections municipales prévues les 15 et 22 mars, ce qui permettrait à Rachida Dati, candidate investie par Les Républicains à Paris, de mener sa campagne sans être éclaboussée par une procédure en cours. Cette temporalité n’empêche pas le dossier de peser lourdement sur son image et sa crédibilité politique.
Une autre enquête en cours
L’ancienne garde des Sceaux fait aussi l’objet d’une autre procédure concernant une possible non-déclaration de bijoux de luxe auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Là encore, elle réfute toute irrégularité. Ces affaires cumulées alimentent toutefois les critiques et fragilisent sa position à un moment charnière de sa carrière.