Rachida Dati : perquisitions au ministère, à son domicile et à la mairie… l’enquête s’accélère…
Une nouvelle étape judiciaire vient fragiliser la position de Rachida Dati. Soupçonnée d’avoir perçu des honoraires importants sans en déclarer l’origine alors qu’elle exerçait un mandat européen, la ministre de la Culture se retrouve au cœur d’investigations financières sensibles.

Ce jeudi 18 décembre, les enquêteurs ont mené plusieurs perquisitions dans le cadre d’une information judiciaire visant Rachida Dati. Le domicile personnel de la ministre de la Culture, la mairie du 7ᵉ arrondissement de Paris qu’elle dirige, ainsi que le ministère de la Culture ont été concernés, selon des sources proches du dossier et le parquet national financier. Ces opérations visent à déterminer si l’ancienne eurodéputée a perçu près de 300 000 euros d’honoraires de la part de GDF Suez sans en déclarer l’origine.
Les faits présumés remonteraient aux années 2010 et 2011, période durant laquelle Rachida Dati cumulait ses fonctions d’élue européenne et d’avocate. Les enquêteurs cherchent à établir s’il y a eu dissimulation de revenus et, le cas échéant, une infraction pénale caractérisée.
Une information judiciaire ouverte depuis octobre

L’affaire n’est pas nouvelle, mais elle connaît désormais une accélération significative. Une information judiciaire a été ouverte le 14 octobre dernier et confiée à des juges d’instruction parisiens, comme l’ont révélé Le Nouvel Obs et l’émission Complément d’Enquête. Plusieurs signalements avaient été adressés à la justice durant l’été, pointant notamment des honoraires d’un montant précis : 299 000 euros.
Rachida Dati conteste formellement ces accusations. Elle nie avoir perçu des sommes irrégulières ou avoir dissimulé leur provenance, affirmant que ces allégations reposent sur des interprétations erronées de ses activités professionnelles passées.

Selon une enquête diffusée début juin sur France 2, les fonds soupçonnés d’être en cause n’auraient pas été versés directement par GDF Suez à Rachida Dati. Ils auraient transité par un cabinet d’avocats, STC Partners, avant d’être reversés sur ses comptes personnels en 2010 et 2011.
Ce schéma financier attire l’attention des magistrats, qui cherchent à comprendre la nature exacte des prestations facturées. La question centrale demeure celle de la réalité des missions effectuées et de leur compatibilité avec un mandat électif européen, dans un contexte de règles strictes sur les conflits d’intérêts.
Une situation politique déjà fragilisée

Ces nouvelles investigations interviennent alors que la trajectoire politique de Rachida Dati est déjà marquée par plusieurs turbulences. Suspendue du parti Les Républicains, elle occupe actuellement le poste de ministre de la Culture dans le gouvernement de Sébastien Lecornu, tout en étant candidate à la mairie de Paris.
Cette double exposition, politique et judiciaire, place la ministre dans une position délicate. Chaque avancée de l’enquête est scrutée de près, tant pour ses implications personnelles que pour ses répercussions sur l’exécutif.
Au-delà du dossier GDF Suez, Rachida Dati est déjà renvoyée devant la justice dans une autre affaire d’ampleur. Elle doit être jugée en septembre 2026 pour « corruption » et « trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif », dans un dossier distinct lié à des sommes perçues de Renault.
Les juges estiment qu’elle aurait touché environ 900 000 euros entre 2010 et 2012 pour une mission de consultante dont les contours restent flous. Les magistrats évoquent une prestation réalisée « en toute confidentialité, voire en toute opacité », un élément central de l’accusation.






