Qui est Robert Francis Prevost, nommé léon XIV, le nouveau pape et 267e souverain pontife
Ce 8 mai 2025, l’histoire de l’Église catholique a pris un tournant inédit.
Pour la première fois, un cardinal nord-américain a été élu pape : Robert Francis Prevost, ancien missionnaire au Pérou et architecte discret de la Curie romaine, devient Léon XIV. Une élection à la fois symbolique, diplomatique et profondément spirituelle.
Une élection marquée par la nouveauté
Après près de trois semaines de conclave, les 133 cardinaux réunis au Vatican ont désigné celui qui succède à François, disparu le 21 avril dernier. Le choix s’est porté sur un homme à la trajectoire atypique : Robert Francis Prevost, 69 ans, cardinal américain, prend le nom de Léon XIV. Ce nom, lourd de mémoire ecclésiale, renoue avec une tradition papale interrompue depuis 1903.
Né à Chicago dans une famille aux racines françaises, italiennes et espagnoles, Robert Prevost est membre de l’ordre de Saint-Augustin. Il a consacré les premières années de son sacerdoce au service missionnaire au Pérou, où il a fondé une paroisse, dirigé un séminaire et tissé un lien fort avec les communautés locales. Quinze années durant lesquelles il s’est forgé une sensibilité pastorale solide, au contact d’une Église vivante et ancrée dans les réalités sociales.
De Lima à Rome, un parcours de confiance
Le pape François, qui voyait en lui un réformateur mesuré et fiable, l’avait fait venir à Rome en 2023 pour lui confier un rôle central : la direction du dicastère des évêques. À ce poste stratégique, il était chargé de proposer les nominations d’évêques à travers le monde, un pouvoir déterminant pour orienter la structure hiérarchique de l’Église. C’est dans cette fonction qu’il a su se faire remarquer comme homme de dialogue, promoteur de transparence, et défenseur d’un processus synodal plus inclusif.
Robert Prevost a notamment œuvré pour l’intégration de laïcs et de femmes dans les processus de consultation ecclésiale, sans pour autant remettre en cause certains dogmes auxquels il reste fidèle. Cette approche lui a valu le surnom de « préfet de l’équilibre », tant il s’efforce de conjuguer fidélité doctrinale et ouverture aux réalités contemporaines.
Un pape en continuité, mais pas sans fermeté
Dès les premières heures de son pontificat, Léon XIV est perçu comme l’héritier spirituel du pape François, dont il partage la vision pastorale et la volonté d’une Église de proximité. Toutefois, sur les questions sensibles, il maintient une ligne claire : il refuse l’ordination des femmes, arguant qu’un tel changement risquerait de cléricaliser leur rôle, alors même qu’il milite pour leur inclusion active dans la gouvernance ecclésiale.
Cette posture de modération n’empêche pas Léon XIV de s’imposer comme une figure solide, notamment sur la scène diplomatique. En tant qu’évêque au Pérou, il avait déjà joué un rôle d’apaisement durant les nombreuses crises politiques qui ont secoué le pays. Cette expérience, couplée à sa connaissance approfondie de l’Amérique latine, pourrait bien faire de lui un acteur majeur sur la scène internationale dans un contexte géopolitique tendu.
L’Église face aux défis du XXIe siècle
La tâche qui attend Léon XIV est immense. Alors que le monde connaît une montée des conflits, des inégalités croissantes et une crise de confiance vis-à-vis des institutions, l’Église catholique est attendue comme force morale et médiatrice. En succédant à François, il hérite aussi d’un chantier complexe : poursuivre les réformes de la Curie, renforcer la lutte contre les abus, et renouer le lien avec les fidèles parfois désorientés.
Mais avec son profil de bâtisseur discret, cet homme à la double culture américaine et latino-américaine semble prêt à incarner une Église à la fois fidèle à ses fondements et attentive aux exigences de son temps. Son élection marque peut-être le début d’une nouvelle étape, où spiritualité, modernité et diplomatie ne seront plus des opposés, mais des forces conjointes.