Présidentielle 2027 : Ségolène Royal sera « candidate » en cas de primaire à gauche
Presque deux décennies après sa défaite de 2007, Ségolène Royal n’a pas renoncé à l’idée d’un retour au sommet.
L’ancienne candidate socialiste laisse entendre qu’elle pourrait à nouveau briguer l’Élysée en 2027… si les conditions d’une primaire à gauche sont réunies. Une hypothèse qui relance les débats au sein d’une gauche toujours fragmentée. À 70 ans, Ségolène Royal n’a pas dit son dernier mot sur la scène politique nationale. Dans une interview accordée au Figaro, l’ex-ministre de l’Écologie a clairement laissé entendre qu’elle pourrait se porter candidate à la présidentielle de 2027, à condition que le Parti socialiste organise une primaire « respectueuse », conforme aux statuts.
« Je ne vais pas me dérober », assure-t-elle, tout en affirmant ne pas être une « acharnée de la candidature ». Une déclaration mesurée, mais suffisamment claire pour raviver les spéculations sur un retour dans l’arène. L’ancienne présidente de la région Poitou-Charentes, première femme à avoir accédé au second tour d’une présidentielle en France, entretient l’ambiguïté avec une forme d’expérience assumée.
Une candidature conditionnée à une primaire ouverte
La socialiste ne veut pas d’un passage en force. Sa participation dépend d’un cadre démocratique clair, celui d’une primaire ouverte, équitable, et surtout reconnue comme telle. Elle l’a répété sur le plateau de BFMTV début juillet : « Retourner à une primaire, c’est prendre un risque, mais aussi affirmer des idées. » Pour elle, l’enjeu dépasse les ambitions individuelles : il s’agit de redonner une respiration démocratique à une gauche en quête d’incarnation.
Mais cette perspective de primaire, si elle séduit certains ténors de la gauche, divise profondément les forces progressistes. Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann s’y sont déclarés défavorables. À l’inverse, des personnalités comme François Ruffin, Marine Tondelier (Les Écologistes) ou plusieurs figures du PS y voient une solution possible pour désigner un candidat unique.
Une gauche éclatée à la croisée des chemins
L’ombre de la présidentielle de 2022 plane encore, avec une gauche morcelée, incapable de s’unir derrière une seule bannière. La perspective d’un énième éparpillement en 2027 inquiète une partie de l’électorat progressiste. C’est dans ce contexte que Ségolène Royal entend jouer un rôle.
Déjà en décembre dernier, elle s’était dite « disponible » pour prendre la tête du gouvernement si Michel Barnier avait été renversé par une motion de censure. Elle avait également proposé de conduire une liste d’union pour les élections européennes, avant de devoir reculer, faute de consensus.
Son nom revient avec régularité dès qu’il s’agit de succession, de rassemblement, ou de relance politique. Une présence médiatique forte, une parole libre, et une capacité à se réinventer… qui peuvent autant séduire que cliver.
Ségolène Royal, une carte à double tranchant ?
L’expérience de 2007 reste un jalon marquant dans la mémoire collective de la gauche. Mais quinze ans plus tard, le paysage a changé, les visages aussi. Ségolène Royal incarne une figure connue, mais dans un environnement où de nouvelles générations cherchent à émerger.
Son retour potentiel pose la question de l’espace laissé aux candidatures alternatives, plus jeunes, plus en phase avec les luttes actuelles. Mais en politique, le poids du nom et de l’histoire personnelle n’est jamais négligeable, surtout dans un camp en manque de repères stables.
2027 : le PS face à son avenir
Le Parti socialiste, s’il veut peser en 2027, devra trancher rapidement sur la méthode. Primaire ou pas ? Candidat unique ou leadership éclaté ? Ces questions devraient animer les débats internes tout au long de l’année à venir. Et Ségolène Royal, en se disant prête à concourir, met la pression sur les instances dirigeantes.
Son message est clair : elle ne s’imposera pas, mais elle ne se dérobera pas non plus. Une posture de disponibilité qui laisse la porte ouverte… et remet le PS face à ses responsabilités.