
Des chercheurs japonais ont identifié un composé clé : le 2-nonénal, un aldéhyde à l’arôme herbacé et légèrement gras, qui apparaît plus fréquemment à partir de la quarantaine. Ce phénomène s’explique par l’oxydation accrue de certains acides gras présents dans la peau. Comme les cheveux blancs ou les rides, cette transformation est naturelle, mais reste taboue car elle touche à notre rapport intime au corps.
Une odeur pas forcément perçue comme désagréable

Contrairement aux stéréotypes, l’odeur des personnes âgées n’est pas systématiquement jugée repoussante. Lors d’expériences menées à l’aveugle, des jeunes adultes ont trouvé ces senteurs neutres, parfois même agréables. Cette perception culturelle reflète moins une réalité biologique qu’une construction sociale où la jeunesse est valorisée, et la vieillesse stigmatisée.
Un signal biologique universel

Tout comme dans le règne animal, l’odeur humaine porte des informations sur l’âge et l’état de santé. Sans que nous en ayons toujours conscience, notre nez capte des indices subtils qui orientent nos interactions sociales. Ce « langage olfactif » pourrait avoir des racines évolutives, en lien avec la survie et la sélection naturelle.
L’influence de l’hygiène de vie
Bonne nouvelle : il est possible de moduler cette odeur. Une alimentation riche en fruits, légumes et oméga-3, une hydratation suffisante et une hygiène régulière contribuent à réduire l’intensité du 2-nonénal. Le choix de vêtements en fibres naturelles, une activité physique modérée et une gestion du stress jouent aussi un rôle déterminant. À l’inverse, le sucre, l’alcool ou les produits transformés tendent à accentuer les odeurs corporelles.
Publicité:
Vers une réhabilitation de l’odeur du temps

Plutôt que d’être considérée comme une gêne, cette odeur devrait être comprise comme une empreinte biologique de l’expérience humaine. Elle témoigne d’un corps qui a traversé des étapes, vécu des émotions, construit une histoire. Accepter cette dimension sensorielle, c’est aussi repenser notre regard sur le vieillissement : non plus comme une perte, mais comme une marque de continuité et d’humanité.