Pour Raquel Garrido, «il faut que Mélenchon soit mis hors d’état de nuire»
Elle fut l’une de ses plus proches alliées, son avocate, sa porte-parole. Aujourd’hui, Raquel Garrido réclame son exclusion.
Alors que La France insoumise traverse une crise de confiance, l’ex-députée ne mâche plus ses mots envers Jean-Luc Mélenchon, qu’elle accuse d’être devenu un obstacle à la victoire de la gauche en 2027. Invitée sur BFMTV, Raquel Garrido a lancé un appel sans détour à l’exclusion de Jean-Luc Mélenchon de LFI, comparant son sort à celui de Jean-Marie Le Pen, écarté à son époque du Front national. « Il faut que ça cesse », assène-t-elle, estimant que Mélenchon est devenu un poids pour La France insoumise et le Nouveau Front populaire (NFP).
Ses propos tranchants révèlent une fracture devenue irréconciliable, conséquence d’une mise à l’écart politique opérée en 2024, quand elle avait perdu son siège au profit d’un candidat fidèle à la ligne du leader insoumis.
Le livre-enquête La Meute libère la parole
Ce cri d’alarme intervient dans un contexte électrique. La sortie du livre La Meute, qui met en lumière les méthodes internes jugées autoritaires du chef de LFI, a ravivé les tensions et encouragé d’anciens cadres du mouvement à s’exprimer. Parmi eux, Raquel Garrido, qui n’hésite plus à qualifier son ancien mentor de « nuisible » pour le mouvement.
« Il faut que Mélenchon soit mis hors d’état de nuire à LFI et au NFP par ses petits mots qui ne représentent pas le mouvement », lance-t-elle, fustigeant des sorties médiatiques qui fragilisent l’unité de la gauche.
Un « handicap sérieux » pour 2027
La critique est politique autant que stratégique. Pour Raquel Garrido, Mélenchon n’est plus une figure rassembleuse, mais un frein majeur à toute victoire de la gauche en 2027. « S’il continue à fracturer le camp progressiste et à se rendre infréquentable, alors nous perdrons », affirme-t-elle, dans un diagnostic froid et implacable.
La cofondatrice du parti « L’Après », créé par les ex-purgés de LFI, milite désormais pour un renouveau à gauche sans Mélenchon, qu’elle considère comme disqualifié auprès d’une partie croissante de l’électorat.
Un dernier espoir, malgré tout
Paradoxalement, Garrido ne renonce pas totalement à l’idée d’un retrait volontaire de Mélenchon. Malgré sa virulente dénonciation, elle conserve une forme d’optimisme – presque naïf – quant à une possible prise de conscience du leader insoumis. « S’il réalise qu’il est un facteur de défaite, peut-être renoncera-t-il », espère-t-elle.
Une hypothèse peu probable, mais révélatrice d’un attachement passé toujours perceptible, et du dilemme stratégique qui ronge aujourd’hui les rangs de la gauche radicale.
Les mots de Raquel Garrido sonnent comme le reflet d’un schisme profond au sein de La France insoumise, entre les tenants d’une ligne historique, emmenée par Mélenchon, et les partisans d’un changement de génération, de style, et de stratégie.