Elle s’appelle Pierrette, et elle revient de loin. Cette tortue de terre a échappé de justesse à une mort atroce dans un centre de tri de déchets. Jetée vivante dans une poubelle, elle a été retrouvée in extremis par des agents attentifs. Une histoire bouleversante qui pose, une fois encore, la question du respect du vivant.

Le 2 juillet dernier, au centre de tri du Smédar, situé au Grand-Quevilly, en Seine-Maritime, les agents ont eu la surprise de découvrir une tortue de terre vivante parmi les détritus. Pierrette, comme ils l’ont baptisée, se trouvait dans une poubelle destinée aux recyclables. Affaiblie, mais encore en vie, elle a été aussitôt recueillie, réchauffée et nourrie par le personnel du site. Son sauvetage relève du miracle, tant l’issue aurait pu être fatale au vu des conditions de tri.

Une négligence intolérable

Dans une publication sur Facebook, le Smédar a tenu à alerter la population. « Déposer un animal vivant dans une poubelle ? C’est impensable et inacceptable ! », peut-on lire. Le centre rappelle que seuls les emballages, papiers et cartons doivent être placés dans les bacs jaunes. En effet, les agents du tri manipulent à la main une grande partie des déchets, et la présence d’un animal vivant représente autant un choc émotionnel qu’un risque pour leur sécurité.

Pierrette en quête d’un nouveau foyer

Recueillie dans l’urgence, la petite tortue va bien aujourd’hui. Soignée et nourrie par les agents du Smédar, elle attend désormais de trouver une nouvelle famille prête à l’accueillir dignement. Une démarche est en cours pour lui offrir un avenir paisible, loin des bennes à ordures. Les équipes espèrent qu’un particulier responsable, ou une association spécialisée, pourra lui offrir l’environnement qu’elle mérite.

Une récidive qui interroge

Ce n’est malheureusement pas la première fois que le Smédar est confronté à une telle découverte. En décembre dernier, c’est un cadavre de mouton qui avait été retrouvé au milieu des déchets, soulevant déjà à l’époque une vague d’indignation. Ces actes soulignent un profond manque de conscience écologique et éthique, dans un contexte où les structures d’accueil pour animaux existent bel et bien dans la région.

Le respect du vivant ne se jette pas

Les responsables du centre de tri insistent sur l’importance de faire appel à des refuges, vétérinaires ou associations en cas d’abandon. « Nos collègues manipulent vos déchets à la main. Merci de respecter les consignes, pour leur sécurité, et celle des êtres vivants », conclut le Smédar. L’histoire de Pierrette est certes un sauvetage, mais elle aurait pu tourner au drame. Elle rappelle que l’indifférence envers la souffrance animale n’a pas sa place dans notre société.