Condamnée à cinq ans d’inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires européens du RN, Marine Le Pen traverse une zone de turbulences politiques.

Entre recours rejeté, stratégie de succession et rivalités internes à l’extrême droite, la figure historique du parti se retrouve au centre d’un débat explosif. En octobre, le Conseil d’État a rejeté le recours de Marine Le Pen visant à suspendre immédiatement l’exécution de sa peine d’inéligibilité. Cette décision la prive, pour l’heure, de toute possibilité de candidature aux législatives comme à la présidentielle, une situation inédite pour celle qui a longtemps incarné l’avenir du RN. Ce revers ouvre la voie à une recomposition interne : Jordan Bardella, déjà président du parti, apparaît désormais comme le prétendant naturel pour 2027.

Une photo qui ravive la guerre froide avec Reconquête

La rivalité entre Marine Le Pen et Éric Zemmour n’a jamais cessé de s’exprimer, même à distance. Sur X, le fondateur de Reconquête a remis au goût du jour une photo où la dirigeante d’extrême droite pose avec une adolescente voilée, déclenchant un nouveau bras de fer médiatique. Cette image, largement commentée, entre en contradiction apparente avec les propos de Marine Le Pen, qui qualifiait le voile en 2022 « d’uniforme islamiste ». Pour ses opposants, c’est une prise contradictoire ; pour ses soutiens, une polémique opportuniste.

Jean Messiha relance l’offensive sur C8

Sur C8, lors d’un débat animé il y a trois ans mais redevenu viral, Jean Messiha avait utilisé ce cliché pour mettre Marine Le Pen face à ses contradictions. La cheffe du RN avait immédiatement répliqué avec fermeté, revendiquant son combat contre « l’islamisme » sans s’attaquer aux personnes. Selon elle, l’adolescente voilée ne méritait ni rejet ni humiliation, mais un simple geste de courtoisie. Elle insiste : lutter contre un symbole politique ne revient pas à cibler des jeunes filles venues demander une photo.

Une passe d’armes tendue et très politique

Agacée par les insinuations, Marine Le Pen avait haussé le ton sur le plateau. Elle demandait à Messiha ce qu’il aurait fait lui-même : arracher le voile ? maltraiter la jeune fille ? refuser toute interaction ? Le porte-parole de Reconquête affirme qu’il n’aurait pas accepté la photo. Marine Le Pen, elle, revendique une ligne claire : sanctionner le port du voile dans l’espace public par une amende, mais ne jamais cibler les personnes. Pour elle, la nuance est fondamentale : « Je ne m’attaque pas aux gens, mais à un phénomène. »