Pas-de-Calais: Marine Le Pen déchue de son mandat de conseillère départementale
Un coup de tonnerre dans le paysage politique français : Marine Le Pen a officiellement perdu son mandat de conseillère départementale dans le Pas-de-Calais, conséquence directe de sa condamnation récente à cinq ans d’inéligibilité. Cette décision pourrait lourdement peser sur son avenir politique, à l’approche de l’échéance présidentielle de 2027.
La préfecture du Pas-de-Calais a confirmé ce vendredi 18 avril avoir pris un arrêté actant la perte du mandat de conseillère départementale de Marine Le Pen. L’ancienne candidate à l’élection présidentielle en a été formellement notifiée cette semaine, conformément aux suites juridiques de sa condamnation. Ce processus administratif a nécessité plusieurs jours, le temps d’attendre la notification complète du jugement rendu le 31 mars dernier.
Un recours encore possible devant la justice administrative
Si la décision préfectorale est désormais officielle, Marine Le Pen conserve toutefois la possibilité de contester l’arrêté devant le tribunal administratif. En vertu du code électoral, un tel recours est suspensif, ce qui signifie qu’il gèlerait les effets de l’arrêté jusqu’à la décision du juge. À ce jour, le tribunal administratif de Lille a indiqué ne pas avoir enregistré de recours de sa part. Sollicitée par l’AFP, la défense de Marine Le Pen n’a pas encore réagi publiquement.
Une condamnation lourde aux conséquences politiques majeures
Le 31 mars, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont deux fermes aménageables sous bracelet électronique, ainsi qu’à une amende de 100.000 euros et à une inéligibilité immédiate de cinq ans. Cette peine compromet directement sa capacité à se présenter à l’élection présidentielle de 2027, échéance qu’elle préparait activement.
Au cœur d’un système de détournements de fonds
La justice a estimé que Marine Le Pen se trouvait au centre d’un mécanisme frauduleux mis en place au sein du Rassemblement national, visant à détourner des fonds publics européens. Entre 2004 et 2016, plusieurs assistants parlementaires du parti auraient été rémunérés par l’argent du Parlement européen pour des missions strictement partisanes. Le préjudice total est évalué à 4,4 millions d’euros, dont 1,1 million ont déjà été remboursés, selon les éléments du dossier.
Une inéligibilité partielle : députée mais sur un fil
Malgré cette condamnation, Marine Le Pen reste députée du Pas-de-Calais, comme l’autorise la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Cependant, elle ne pourra pas se représenter en cas de législatives anticipées consécutives à une dissolution de l’Assemblée nationale. Cette incertitude fragilise sa position à l’Assemblée et réduit considérablement sa marge de manœuvre politique.