Paris : Les éducatrices d’un foyer rasent la tête d’un enfant pour le punir, un signalement effectué
Un foyer de l’aide sociale à l’enfance (ASE) à Paris est au cœur d’un scandale après la diffusion d’images montrant un enfant de 8 ans, Eliott, se faire raser le crâne par une éducatrice.

France Info a dévoilé ces vidéos ce mardi, révélant un geste présenté par certains professionnels comme une “sanction”, et qualifié de maltraitance par l’avocat de la mère.
Les faits remontent au mois de février, mais la mère d’Eliott n’a découvert les vidéos qu’en septembre. On y voit une éducatrice raser la tête du petit garçon, tandis que des messages sur une boucle WhatsApp professionnelle semblent justifier le geste comme une mesure punitive. Pour l’avocat de la mère, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un acte de maltraitance, d’autant plus que le placement d’Eliott avait été décidé à l’initiative de la justice.
Une version incohérente donnée à la famille
À la mère, l’éducatrice aurait d’abord expliqué que le coiffeur avait “raté la coupe”, justifiant le rasage pour « égaliser ». Mais les vidéos contredisent cette version. Elles montrent un acte réalisé dans le cadre du foyer, sans intervention d’un professionnel extérieur, et documenté sur un canal de communication interne utilisé par les éducateurs.
Réactions partagées et absence de signalement

Les vidéos circulant sur la boucle WhatsApp ont suscité des réactions très variées :
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des moqueries de certains éducateurs,
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de la consternation et des critiques de la part d’autres,
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mais aucun signalement immédiat, malgré la gravité apparente des faits.
Cette absence de réaction structurée interroge sur le fonctionnement interne du foyer et sur les mécanismes de protection qui auraient dû être enclenchés automatiquement.
La Ville de Paris ouvre une évaluation
Contactée par France Info, la Ville de Paris affirme n’avoir été informée qu’en septembre. Elle a confié le dossier à la cellule d’appui, d’évaluation et de contrôle, chargée de déterminer les responsabilités et les dysfonctionnements éventuels.
La mère d’Eliott, sidérée par les images, a été encouragée à porter plainte, un recours désormais en cours d’instruction.
Une affaire qui soulève des questions systémiques

Ce cas remet en lumière les fragilités de certains foyers de l’ASE :
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formation des éducateurs,
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supervision des pratiques,
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circulation de contenus internes,
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délais de réaction face à des comportements potentiellement maltraitants.
La qualification des actes, leur justification en tant que “sanction” et l’absence de signalement immédiat interrogent directement la capacité de l’institution à protéger les enfants placés, particulièrement vulnérables.






