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«Nous ne sommes plus un hôtel» : la Grèce ferme ses frontières aux migrants venus d’Afrique du Nord

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La Grèce durcit le ton face à l’afflux de migrants en provenance d’Afrique du Nord. Entre suspension des demandes d’asile et menaces de détention immédiate, le ministre Thanos Plevris imprime une ligne implacable.

Une stratégie qui, tout en assumant une forme de dissuasion, soulève des tensions en Crète et des critiques sur la scène internationale. Depuis sa prise de fonction fin juin, Thanos Plevris affiche une posture sans concession sur la question migratoire. Dans un entretien au Daily Mail, le ministre grec n’a pas fait dans la demi-mesure : « Ne venez pas ici. Nous vous mettrons en prison ou vous renverrons chez vous. » Ce message, brutal dans sa formulation, résume l’esprit de la nouvelle politique migratoire grecque, dont le mot d’ordre est simple : dissuader, empêcher, renvoyer.

Suspension des demandes d’asile : une mesure choc

Dès le 9 juillet, le gouvernement d’Athènes a gelé pour trois mois l’examen des demandes d’asile déposées par les migrants en provenance d’Afrique du Nord. Une décision radicale, qui rappelle les mesures de 2020 au plus fort de la crise migratoire avec la Turquie. Selon Plevris, cette suspension vise à « reprendre le contrôle » et à envoyer un message clair : la Grèce n’est pas une terre d’accueil inconditionnelle, mais un État souverain exerçant une surveillance stricte de ses frontières.

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La fin des illusions selon Plevris

Le ministre va plus loin, remettant en question la légitimité même d’une partie des arrivants, qu’il qualifie de « migrants économiques venus de pays sûrs ». Selon lui, il ne s’agit plus de réfugiés fuyant la guerre, mais d’hommes jeunes entre 18 et 30 ans venus chercher de meilleures conditions de vie, en provenance de pays comme le Pakistan, le Bangladesh ou l’Égypte. « Nous ne sommes plus un hôtel », martèle-t-il, précisant que la Grèce continuera à accueillir les vrais réfugiés, mais refusera désormais d’être « prise pour une idiote ».

Un cadre légal renforcé pour appuyer la dissuasion

Dans cette logique, la législation grecque a été durcie. Toute entrée illégale est désormais passible d’au moins deux ans de prison, et jusqu’à cinq en cas de récidive. Une manière pour le ministre d’instaurer un nouveau paradigme migratoire : « C’est la fin du conte de fées où tous les migrants seraient des femmes et des enfants. » À ses yeux, la dissuasion est non seulement efficace, mais nécessaire pour restaurer la crédibilité de l’État.

La Crète sous tension face aux arrivées massives

Depuis janvier, plus de 7 300 migrants ont débarqué en Crète et sur l’île de Gavdos, dépassant largement le total de l’année précédente. Le mois de juillet à lui seul enregistre plus de 2 000 arrivées. Face à cette pression, les infrastructures sont saturées, et plusieurs centaines de migrants dorment sur de simples matelas dans des camps improvisés. Les autorités locales s’inquiètent pour la stabilité de l’île et la réputation touristique de la région, tandis que le gouvernement grec désigne la Libye comme principal vecteur de cette pression migratoire.

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Une surveillance accrue des côtes

Les gardes-côtes grecs ont renforcé leurs opérations. « Certains bateaux transportent jusqu’à 300 personnes », affirme Plevris, soulignant que la route libyenne constitue aujourd’hui la principale menace migratoire. Pour le gouvernement, la Crète – terre natale du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis – ne doit pas devenir une nouvelle Lampedusa, et tout est mis en œuvre pour bloquer cette voie d’entrée avant qu’elle n’échappe au contrôle.

Détention systématique pour les nouveaux arrivants

La nouvelle politique mise en place prévoit que tout migrant entré illégalement sera immédiatement placé en détention, sans accès aux centres d’accueil ni possibilité de déposer une demande d’asile. « Ils seront gardés sous la surveillance de la police jusqu’à leur expulsion », annonce Thanos Plevris. L’objectif est de rompre avec l’image d’une Grèce permissive, pour dissuader toute tentative de traversée.

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