Depuis plusieurs semaines, l’absence de Nicolas Demorand à la tête de la matinale de France Inter interroge et émeut les auditeurs.

Alors que l’antenne continue de tourner, ses collègues n’ont cessé de lui adresser des messages affectueux. Les nouvelles, désormais rassurantes, éclairent d’un jour nouveau cette période de retrait et rappellent la fragilité des trajectoires médiatiques.

Très présente à l’antenne ces derniers temps, Florence Paracuellos a tenu à adresser quelques mots à son collègue absent. Elle lui a rappelé combien sa présence manquait à l’équipe, tout en assurant aux auditeurs que sa place restait intacte au sein du studio. Ce message de soutien, diffusé en direct, a résonné comme un geste de camaraderie rare, révélant la solidarité qui s’exprime dans les coulisses d’une émission aussi exigeante que la matinale.

Une absence qui suscite l’inquiétude du public

Depuis le 16 octobre, l’absence prolongée de Nicolas Demorand n’est pas passée inaperçue. Malgré les explications officielles évoquant des raisons personnelles, les auditeurs ont fait parvenir des centaines de messages à la médiatrice de Radio France, exprimant leurs inquiétudes comme leur affection. Dans le 13/14, Emmanuelle Daviet a lu l’un de ces témoignages, saluant à la fois le journaliste absent et le travail de Florence Paracuellos, devenue voix du matin par intérim.

Des nouvelles enfin rassurantes

Invité à répondre aux interrogations, le directeur de l’information, Philippe Corbé, a voulu calmer les inquiétudes. Selon lui, Nicolas Demorand suit attentivement les messages envoyés par les auditeurs, qu’il dit recevoir “au cœur”. Le journaliste se repose, et ce repos est indispensable. L’objectif reste de le retrouver avant la fin de l’année, même si la station privilégie sa santé à toute autre considération. Une mise au point nécessaire pour apaiser les fidèles de la matinale.

Une réorganisation pour assurer la continuité

Pour maintenir l’équilibre de la tranche la plus écoutée de France Inter, la direction a revu son organisation. Florence Paracuellos assure la présentation quotidienne, épaulée par Benjamin Duhamel pour l’interview de 7h50 et Le Grand Entretien. La station a demandé à la journaliste de rester disponible jusqu’à Noël, tout en espérant un retour anticipé de Nicolas Demorand. Une transition minutieusement préparée afin de préserver la qualité et la dynamique de la matinale.

Un journaliste qui a levé le voile sur sa santé mentale

La situation actuelle prend un relief particulier à la lumière des confidences faites par Nicolas Demorand en mars dernier. À l’époque, il avait choisi de parler en direct de sa bipolarité, maladie qu’il affronte depuis plus de trente ans. Il avait décrit avec une sincérité bouleversante la honte et le silence qui entourent encore les troubles psychiques, expliquant son choix de briser ce tabou. Son témoignage avait profondément ému les auditeurs, rappelant combien la fragilité peut se loger derrière les voix les plus familières.

Une parole rare et courageuse

Dans cette intervention très personnelle, Nicolas Demorand racontait la violence des mots comme celle des regards, tout en affirmant qu’il était traité et suivi. Son aveu – “Oui, je suis un malade mental” – était aussi un acte de résistance, destiné à changer le regard porté sur ces pathologies. À travers son récit, il avait voulu rappeler qu’un diagnostic n’efface ni la compétence ni la dignité d’un professionnel, et qu’il est possible de vivre avec la maladie tout en menant une carrière exigeante.