À Rennes, l’annonce n’avait rien d’un secret bien gardé : Nathalie Appéré s’apprête à briguer un troisième mandat en mars 2026.

Mais avant d’entrer officiellement en campagne, la maire socialiste peaufine son équipe, renforçant un large front de gauche qui entend peser face aux enjeux locaux et nationaux. Nathalie Appéré a confirmé ce que beaucoup anticipaient déjà : elle veut poursuivre le travail engagé depuis dix ans, même si la déclaration formelle de candidature n’interviendra qu’en janvier. L’élue socialiste assure ne rien vouloir précipiter et préfère attendre le lancement officiel de la campagne pour détailler ses propositions, affirmant qu’elle se prépare « sereinement » à un nouveau scrutin.

Une coalition élargie pour 2026

Avant même de parler programme, la maire sortante a dévoilé l’équipe qui la soutiendra. Un rassemblement inédit réunissant écologistes, communistes et régionalistes, tous ralliés dès le premier tour, fidèle à la dynamique installée depuis deux mandats. Appéré se félicite de cette union « de Ruffin à Glucksmann », incarnant selon elle une gauche sociale et écologiste capable d’affronter les défis rennais. Douze formations la soutiendront, renforçant une coalition particulièrement large pour une ville de cette taille.

L’absence assumée de La France insoumise

La France insoumise ne fera cependant pas partie du mouvement. Non invitée aux discussions, elle mènera campagne séparément. Nathalie Appéré assume cette distance, rappelant ses désaccords « de fond et de forme » avec LFI et refusant d’intégrer une formation qui « vise une alternance de rupture ». Du côté des écologistes, Gaëlle Rougier souligne la logique de continuité : « Cela fait deux mandats que l’on travaille ensemble ». Pour elle comme pour les autres partenaires, l’alliance avec la maire socialiste est la suite naturelle d’un bilan commun.

Défendre un bilan tout en reconnaissant les défis

Très critiquée à droite, la maire répond sans détour. Elle revendique une transformation profonde de Rennes, articulée autour de la justice sociale et de la transition écologique. Elle admet toutefois que la ville n’échappe pas aux tensions contemporaines : lutte contre les trafics, montée du racisme, nouvelles formes de précarité. « Il reste beaucoup à faire », reconnaît-elle, consciente que son prochain mandat, si elle est réélue, devra répondre à ces défis pressants.

Rennes, terrain de résistance politique

Dans une ville où le vote Rassemblement national reste historiquement faible, les élus de gauche veulent faire de Rennes un rempart symbolique contre l’extrême droite, à l’approche de la présidentielle de 2027. Nathalie Appéré revendique cette dimension militante : « Nous mènerons jusqu’au bout le combat contre une idéologie mortifère ». Elle se dit préoccupée par la diffusion des fake news et par un « backlash » idéologique menaçant les avancées féministes et écologiques.