Sophia Chikirou lance officiellement sa campagne pour Paris. Investie par La France insoumise pour les municipales de 2026, la députée entend se poser en candidate du “Paris populaire”, face à Rachida Dati et Emmanuel Grégoire. 

La députée de la 6ᵉ circonscription de Paris, Sophia Chikirou, a confirmé ce vendredi 14 novembre son entrée en lice pour les municipales de 2026. Porte-voix assumée de La France insoumise, elle affirme ne pas vouloir représenter “le Paris milliardaire”, mais les quartiers populaires et la jeunesse, cœur de la stratégie électorale du mouvement mélenchoniste. LFI prévoit ainsi de concentrer son effort sur les 13ᵉ, 18ᵉ, 19ᵉ et 20ᵉ arrondissements, où les scores du parti sont historiquement élevés. L’objectif affiché : renforcer la participation là où LFI performe déjà, pour installer durablement son ancrage parisien.

Une gauche fragmentée au premier tour

Comme à Marseille ou à Lyon, LFI partira seule au premier tour, loin d’une union de la gauche introuvable. Sophia Chikirou laisse toutefois ouverte la porte à une éventuelle fusion au second tour avec les écologistes. Elle confie avoir déjà tendu la main à David Belliard : “préparons les conditions des retrouvailles au second tour”. Mais Emmanuel Grégoire, candidat socialiste, a exclu toute alliance avec LFI “ni au premier, ni au second tour”. Une position que la députée dit n’avoir jamais vu évoluer.

Logement et éducation : les deux piliers de son projet

Les détails de son programme seront dévoilés ultérieurement, mais deux priorités se détachent déjà clairement. D’abord, le logement, avec une promesse forte : réduire durablement les loyers à Paris, bien au-delà d’un simple gel. Elle évoque une politique plus interventionniste, destinée à rendre la capitale accessible aux classes moyennes et aux ménages modestes.
Deuxième axe : l’éducation communale, que la candidate veut hisser au même niveau d’importance que l’Éducation nationale. Une ambition qui fait écho au discours insoumis sur la justice sociale et les inégalités.

Une candidate clivante qui veut “réécrire son image”

Sophia Chikirou le sait : sa personnalité dérange, jusque dans son propre camp. L’élue a été plusieurs fois au cœur de polémiques, notamment après avoir affirmé ne pas considérer la Chine comme une dictature ou pour avoir comparé Fabien Roussel à Jacques Doriot. Désormais, elle veut reprendre la main sur son image :
“On va redécouvrir Sophia Chikirou. Je suis l’opposée de ma caricature.”

Elle assure que ses adversaires politiques et médiatiques ont façonné un portrait déformé, et promet une campagne sous le signe de la pédagogie et de la proximité.