Municipales 2026 à Lyon : la candidate LFI propose la « réquisition de tous les logements vacants »
Face à une crise du logement qui s’aggrave à Lyon, la députée et candidate LFI Anaïs Belouassa-Cherifi propose une mesure radicale : la réquisition de tous les logements vacants. Une idée qui divise, mais qu’elle présente comme une nécessité sociale pour redonner un toit aux plus démunis et préserver la mixité urbaine.
Sur le plateau de BFM Lyon, dans l’émission Lyon Politiques, Anaïs Belouassa-Cherifi a dressé un constat alarmant : la capitale des Gaules fait face à une pénurie de logements sans précédent, sur fond de baisse des constructions et de flambée des loyers. “Dans notre pays, on est en crise du logement. À Lyon, il devient presque impossible d’accéder à un toit. Alors que des milliers de logements restent vides, il faut agir”, a-t-elle martelé. Selon les chiffres qu’elle avance, environ 5 600 logements privés seraient vacants, soit une hausse de 15 % entre 2023 et 2024.
Réquisitionner “de force” pour loger les plus fragiles
La députée insoumise ne se contente pas d’un simple diagnostic : elle appelle à la réquisition pure et simple de ces logements inutilisés. “C’est une mesure qui relève des prérogatives d’une mairie. Quand des enfants dorment dehors, quand des familles sont à la rue, on ne peut plus se contenter de demi-mesures”, a-t-elle déclaré. Elle évoque notamment le campement du jardin des Chartreux, dans le 1er arrondissement, où vivent depuis des mois des mineurs isolés.
Pour Anaïs Belouassa-Cherifi, ces réquisitions permettraient aussi de créer des logements intergénérationnels, des habitats adaptés aux personnes handicapées, des solutions pour les familles monoparentales et des résidences pour étudiants. “Il ne s’agit pas seulement de loger, mais de repenser la ville pour qu’elle reste accessible à tous”, insiste-t-elle.
Un foncier municipal encore inexploité
La candidate reconnaît toutefois une difficulté majeure : le manque de recensement du foncier disponible appartenant à la Ville elle-même. “Nous sommes aujourd’hui dans l’incapacité de savoir précisément quels biens municipaux pourraient être mobilisés. Il faut un travail d’inventaire rigoureux pour les mettre à disposition”, déplore-t-elle. Selon elle, la municipalité doit montrer l’exemple avant d’exiger des efforts du secteur privé.
L’urgence sociale au cœur du débat
Cette proposition s’inscrit dans un contexte de forte tension immobilière et sociale à Lyon. Les sans-abris se multiplient dans les rues, les centres d’hébergement affichent complet et les familles en attente d’un logement social sont de plus en plus nombreuses. Anaïs Belouassa-Cherifi appelle donc à une approche globale : “Il y a la responsabilité nationale, avec la préfecture et les centres d’accueil, mais la Ville doit aussi agir concrètement.” Elle salue d’ailleurs les efforts déjà faits — notamment l’ouverture d’écoles pour héberger des enfants à la rue — tout en jugeant ces initiatives “insuffisantes face à l’ampleur du problème”.
“Pour que tout le monde puisse vivre à Lyon”
Au-delà de l’urgence, la députée veut défendre une vision politique de la ville : celle d’un espace où la mixité sociale serait préservée. “Nous refusons que Lyon devienne une métropole réservée aux plus aisés. Cette mesure vise à ne pas repousser les habitants aux périphéries, mais à garantir que tout le monde puisse vivre ici, dignement”, a-t-elle affirmé.




                                                
                                                
                                                
                                                




