Disparition d’Alain Delon : à qui avait-il envoyé un bouquet de roses sans fleurs, fait « de tiges et d’épines » ?
Alain Delon, une icône du cinéma français, nous a quittés ce dimanche 18 août. Un flot d’hommages et de souvenirs nostalgiques a inondé les médias et les réseaux sociaux, peignant un tableau varié du personnage aussi complexe que charismatique qu’était Delon. Télérama n’a pas dérogé à cette vague de nostalgie, ressortant une entrevue de 1990 riche en révélations et en tensions.
Une Rencontre sous Haute Tension
Novembre 1990 représente un moment clé dans la carrière d’Alain Delon, marquant une période de transition difficile pour l’acteur, autrefois chéri de la Nouvelle Vague, mais alors perçu comme déphasé face aux nouvelles stars montantes du cinéma français.
La projection presse de Dancing Machine, à laquelle assiste Fabienne Pascaud, journaliste pour Télérama, offre un cadre intime, orchestré par Jack Lang. C’est dans ce contexte que Delon se dévoile, non sans une pointe de réticence, reflétant son sentiment d’être peu en phase avec les attentes contemporaines du cinéma.
Un Delon entre Lumière et Ombre
L’entretien tant espéré par Télérama avec Alain Delon ne se déroule pas sans mal. Initialement accueillante, la star du cinéma montre un autre visage lors de l’interview. Entre mépris et condescendance, Delon navigue entre les éloges de sa carrière et des piques acerbes lancées à l’encontre de la journaliste, qualifiant les écrits de cette dernière et de ses confrères de « conneries ».
Ce comportement illustre la complexité d’un homme partagé entre la fierté de ses succès et une certaine amertume face à la critique.
La Philosophie de Delon
Dans une surprenante défense de son usage de la troisième personne, Alain Delon offre un aperçu de sa vision de l’humilité. Se décrivant à la troisième personne, il argue que cette manière de s’exprimer est un choix délibéré pour éviter l’égocentrisme. Il va même jusqu’à se comparer aux figures politiques, suggérant qu’une telle modestie pourrait bénéficier à la moralité nationale. Cette partie de l’entrevue révèle un Delon philosophique, voire moraliste, contrastant fortement avec l’image de l’acteur distant et froid parfois rapportée.
Un Départ Mémorable
Le climax de cette rencontre tumultueuse se matérialise quelques jours après la publication de l’entretien. En guise de réponse aux tensions palpables et à la publication sans filtre de ses propos, Delon envoie à Pascaud un bouquet symbolique : trente roses, mais uniquement les tiges, épineuses. Ce geste, à la fois artistique et provocateur, encapsule parfaitement la personnalité complexe d’Alain Delon, capable de charme et de répartie cinglante.