Les propos de Carole Delga sur La France insoumise ont déclenché une tempête politique à gauche. La présidente PS de la Région Occitanie, déjà connue pour ses divergences avec Jean-Luc Mélenchon, a jugé que le leader insoumis faisait « plus peur que Marine Le Pen » dans une interview à l’Opinion. Des déclarations qui ont suscité un tollé chez les Insoumis et des remous jusque dans son propre camp.

Interrogée sur l’appel d’Olivier Faure à pavoiser les mairies de drapeaux palestiniens, Carole Delga a accusé le Premier secrétaire de se rapprocher de la ligne propalestinienne de LFI. Elle a estimé qu’aucun accord électoral ne devait être envisagé avec un parti « qui, au niveau international, a du mal à condamner la dictature chinoise et, sur le plan intérieur, prône le communautarisme et l’abaya dans les lycées ». Sa déclaration la plus choc : « Sur le terrain, Jean-Luc Mélenchon fait plus peur que Marine Le Pen. En Seine-Saint-Denis, ce n’est peut-être pas le cas, mais dans le reste de la France, c’est la réalité. »

LFI crie au scandale et au « racisme »

Les Insoumis ont immédiatement réagi. Nadège Abomangoli a dénoncé un « coming out raciste », accusant Carole Delga de normaliser l’extrême droite. Pour elle, « l’accession au pouvoir du RN, du pipi de chat pour elle, tandis que pour des millions de gens c’est la purge ». Elle estime que la présidente d’Occitanie sous-entend que Mélenchon ne représenterait que « les gueux, les Noirs et les Arabes de la Seine-Saint-Denis ».

Le député Antoine Léaument a qualifié les propos de « citation abjecte », affirmant que ce PS « prépare le front anti-LFI de Le Pen à Olivier Faure ». De son côté, Aurélien Le Coq a interpellé le Premier secrétaire du PS, lui demandant s’il « accepte » qu’une figure socialiste reprenne « les mots du RN contre les Insoumis ».

Des critiques jusque dans les rangs socialistes

Le malaise ne se limite pas à LFI. Stéphane Troussel, président PS du département de Seine-Saint-Denis, a exprimé sa désapprobation sur X : « Ses propos sur la Seine-Saint-Denis sont graves, banalisent l’extrême droite, minimisent les conséquences de son accession au pouvoir et stigmatisent tout un territoire et ses habitants. » Il a ajouté espérer que Carole Delga « puisse les regretter et s’en excuser ».

Une fracture à gauche qui se creuse

Ces tensions mettent en lumière les divisions profondes au sein de la gauche française, déjà fragilisée par des désaccords stratégiques et idéologiques à l’approche des prochaines échéances électorales. Carole Delga, positionnée comme une sociale-démocrate attachée à l’indépendance du PS vis-à-vis de LFI, accentue ainsi son profil d’opposante interne à la Nupes.
L’épisode relance le débat sur l’unité de la gauche face à l’extrême droite et sur la capacité des socialistes et des Insoumis à coopérer dans un contexte où chaque prise de position alimente un climat de défiance. Pour l’heure, ni Olivier Faure ni Carole Delga n’ont annoncé de nouvelles initiatives pour apaiser cette querelle, laissant planer le doute sur de futures alliances.