“Me laver, manger” : Marie-José Pérec encore marquée par sa descente aux enfers
Ce mercredi 30 avril, c’est une Marie-José Pérec à cœur ouvert que les téléspectateurs ont retrouvée sur le plateau de « C à vous ».
Venue présenter son autobiographie à paraître, l’ancienne gloire de l’athlétisme français a revisité les heures les plus sombres de sa carrière, celles des Jeux olympiques de Sydney en 2000, entre pression, fuite et reconstruction difficile.
Elle devait briller à Sydney, ajouter une médaille d’or à une collection déjà légendaire. Mais le 25 septembre 2000, Marie-José Pérec disparaît sans un mot, laissant la planète sport sidérée. Une fuite précipitée, alimentée par une pression médiatique écrasante, une attente nationale écrasante, et une spirale intérieure incontrôlable. Invitée de l’émission « C à vous », l’ex-athlète confie avec pudeur : « Je décide de rentrer chez moi, je me sauve la peau. » Une confession qu’elle avait déjà évoquée, avec douleur, en 2023 dans « Un dimanche à la campagne ».
Une descente brutale dans le silence
À son retour en France, le vide s’impose brutalement à elle. Pas seulement celui des stades ou des podiums, mais celui de l’existence. « Je suis restée des mois sans sortir de chez moi. Je n’avais pas envie de me laver, pas envie de manger, pas envie de voir personne », raconte-t-elle, la voix tremblante. Cette phase, qui a duré trois mois, l’a privée de toute énergie vitale. La championne invincible s’est retrouvée brisée, incapable même de formuler ce qu’elle ressentait.
La douleur d’un lynchage médiatique
Si Marie-José Pérec est restée silencieuse si longtemps, ce n’était pas par mépris ou arrogance, mais parce qu’elle était incapable de s’expliquer. « C’est tellement dur de se relever quand on est lynché », avoue-t-elle. Les critiques, les jugements hâtifs, les moqueries ont eu un effet destructeur. « Je pense que lorsque je fais une interview, ma mamie me dit qu’il faut aller t’expliquer », rapporte-t-elle, touchée. Mais les mots manquaient, et le courage aussi.
L’ombre persistante de cet épisode
Encore aujourd’hui, près de 25 ans après les faits, la douleur ne s’est pas totalement effacée. « J’ai mis beaucoup de temps à me détacher de cela », confesse-t-elle. Après sa fuite, l’athlète a volontairement disparu de la sphère publique. Une absence longue, nourrie par la honte, le doute et le besoin vital de se reconstruire loin des projecteurs. Ce moment a laissé une cicatrice profonde, indélébile.
Une grand-mère au rôle décisif
Dans cette nuit intérieure, une seule lumière subsiste : sa grand-mère. Figure tutélaire, forte et bienveillante, elle a joué un rôle central. « Elle me dit : il faut aller voir quelqu’un », raconte Marie-José Pérec. Un appel à l’aide plein de sagesse, mais que l’athlète n’a pas su saisir à temps. « C’est la seule fois où je n’ai pas écouté ma mamie », reconnaît-elle, encore bouleversée. Elle croyait pouvoir tenir seule. Elle pensait être indestructible.