Marine Tondelier «tombe de haut» : les Bleues refusent de porter le brassard arc-en-ciel
La controverse enfle autour des Bleues. Éliminées en quart de finale de l’Euro féminin, les joueuses de l’équipe de France se retrouvent désormais au centre d’un débat sur leur refus de porter le brassard arc-en-ciel. Un choix collectif qui suscite l’indignation de certaines figures politiques, mais que le groupe assume fermement.
Dans un message publié sur le réseau X, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, n’a pas mâché ses mots. Si elle dit partager la déception sportive de nombreux Français après l’élimination face à l’Allemagne, elle se dit « encore plus déçue » par l’attitude des Bleues concernant le brassard LGBT+.
« C’est ce qui s’appelle tomber de haut », a-t-elle écrit, regrettant que les joueuses tricolores aient refusé de porter le brassard arc-en-ciel, symbole de lutte contre l’homophobie, pourtant adopté par plusieurs autres sélections engagées dans la compétition. Pour l’élue écologiste, ce choix est d’autant plus regrettable dans un tournoi où de nombreuses joueuses LGBTQ+ étaient représentées.
« Tout était réuni pour afficher sa solidarité et faire mieux que les hommes au Qatar », a-t-elle cinglé, en référence au Mondial masculin 2022, marqué par les restrictions imposées autour de ce symbole.
Une position assumée par les joueuses
Face aux critiques, la capitaine Griedge Mbock a justifié publiquement la décision du groupe, rappelant que celui-ci incarne une diversité bien au-delà de toute symbolique unique. « Ce n’est pas un brassard qui va définir les causes qu’on veut défendre », a-t-elle déclaré, soulignant la pluralité d’identités et de convictions présentes dans l’équipe.
Les joueuses ont préféré opérer un choix de rassemblement autour d’un autre message : le mot “Respect” inscrit sur leur brassard, visible tout au long de la compétition. Un terme qui, selon elles, englobe toutes les formes de discrimination, y compris celles liées à l’orientation sexuelle, à la couleur de peau ou aux croyances religieuses.
Le staff défend une approche universelle
Interrogé à son tour, le sélectionneur Laurent Bonadei a soutenu ses joueuses, en mettant en avant une approche globale et inclusive. « Le mot ‘Respect’ rassemble beaucoup de causes, comme la lutte contre le racisme. Ce n’est pas seulement pour la cause LGBT+. C’est un joli brassard », a-t-il affirmé. Il a également précisé que l’équipe n’était pas informée d’une initiative spécifique lancée par l’UEFA autour du brassard arc-en-ciel.
Une réponse qui ne convainc pas tous les observateurs, certains y voyant une manière d’éluder un engagement clair dans un contexte européen pourtant favorable à la visibilité LGBTQ+ dans le sport féminin.
Une polémique révélatrice d’un débat plus large
Cette affaire met en lumière une tension persistante entre l’universalisme revendiqué par certaines équipes sportives et la demande croissante de prises de position explicites sur des causes sociales. Alors que de nombreuses sélections ont arboré le brassard arc-en-ciel en signe de soutien aux minorités, le choix français est perçu par certains comme un pas de côté.
Faut-il adopter un symbole unique pour afficher une solidarité claire, ou préférer un message plus large et englobant ? Le débat est relancé, et l’équipe de France féminine, malgré sa sortie de l’Euro, reste au cœur d’une discussion sur le rôle du sport dans la société.