Marine Le Pen prend la défense de Jordan Bardella
À dix-huit mois de l’élection présidentielle, Marine Le Pen prépare le terrain. Invitée sur CNews et Europe 1, la cheffe du Rassemblement national a pris la défense de Jordan Bardella, présenté comme son successeur potentiel.

Une prise de parole destinée à consolider l’image d’un dauphin déjà au cœur des attaques politiques. Face aux journalistes, Marine Le Pen n’a pas mâché ses mots. Selon elle, Jordan Bardella serait la cible d’une campagne de dénigrement d’une rare violence, essentiellement fondée sur sa jeunesse et son supposé manque d’expérience. Des attaques qu’elle attribue à ceux qui redoutent une victoire du Rassemblement national lors du prochain scrutin présidentiel. À ses yeux, son protégé dispose déjà d’une solidité politique suffisante pour encaisser les coups.
Bardella, favori sous pression
Crédité de bonnes intentions de vote dans les sondages à un an et demi de l’échéance, Jordan Bardella concentre désormais les critiques. Marine Le Pen estime que ces attaques traduisent la peur d’une alternance politique imminente, portée par un RN qu’elle juge aux portes du pouvoir. Une dynamique qui, selon elle, expliquerait la virulence des offensives médiatiques et politiques contre son dauphin.

Sous la menace d’une peine d’inéligibilité encore en suspens, Marine Le Pen a déjà évoqué la possibilité de céder sa place en cas de confirmation judiciaire. Dans ce scénario, Jordan Bardella serait appelé à prendre le relais, une perspective que la dirigeante assume pleinement. Elle vante notamment son parcours militant en Seine-Saint-Denis, estimant que cette expérience de terrain vaut davantage que les trajectoires institutionnelles de certains responsables issus de la haute fonction publique.
Une « cuirasse » forgée dans le combat politique

Pour Marine Le Pen, son successeur désigné n’est pas novice. Avec quinze années d’engagement politique, Jordan Bardella aurait déjà affronté les épreuves les plus rudes, développant une résistance que peu de ses concurrents posséderaient. Elle insiste sur les difficultés rencontrées au fil de son parcours, qu’elle présente comme un gage de maturité et de solidité face aux échéances à venir.
La patronne du RN a également profité de cette prise de parole pour tracer une ligne claire avec Reconquête. Elle s’est montrée très réservée à l’égard de Sarah Knafo, pressentie pour se lancer dans la course à la mairie de Paris. Marine Le Pen rappelle que cette dernière a longtemps combattu le RN, allant jusqu’à fragiliser, selon elle, l’accès de son camp au second tour de la présidentielle de 2022 aux côtés d’Éric Zemmour.

Une confiance encore à démontrer
Marine Le Pen affirme ne pas avoir changé d’avis sur l’eurodéputée de Reconquête. Elle attend des preuves concrètes de sa capacité à exister politiquement de manière autonome, rappelant que son unique élection s’est faite sous le nom de Le Pen, sur une liste menée par Marion Maréchal. Un rappel destiné à souligner la différence de légitimité politique entre les deux camps.
La dirigeante du RN a toutefois tenu à saluer le travail de sa nièce à Bruxelles. Marion Maréchal est décrite comme une passerelle entre différentes formations d’extrême droite, un rôle que Marine Le Pen juge utile malgré les tensions passées. Si son ralliement à Éric Zemmour avait été vécu comme une trahison, la patronne du RN assure aujourd’hui vouloir tourner la page, évoquant une capacité familiale au pardon.






