Manon Aubry : « Ça suffit ! Ça suffit ! », face au député RN Julien Odoul, l’eurodéputée LFI implose à la veille de Noël
Figure incontournable de la gauche radicale, Manon Aubry fête ce 22 décembre 2025 ses 36 ans.

Eurodéputée depuis 2019, elle s’est imposée comme l’une des voix les plus audibles de la France insoumise, autant pour son engagement social que pour ses prises de position sans détour, quitte à provoquer des affrontements très médiatisés.
Depuis son entrée au Parlement européen, Manon Aubry s’est affirmée comme l’un des visages centraux de La France insoumise, le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon. Connue pour son combat contre les inégalités sociales, la précarité et certaines orientations économiques de l’Union européenne, elle multiplie les interventions sur les plateaux de télévision, à la radio comme dans l’hémicycle européen. Son style direct, souvent offensif, lui vaut autant d’admirateurs que de détracteurs, mais contribue indéniablement à sa notoriété politique.
Un débat explosif sur BFMTV à l’approche de Noël
À l’hiver 2024, à quelques jours des fêtes, Manon Aubry s’est retrouvée au cœur d’un affrontement très remarqué sur le plateau de BFMTV. Face à elle, le député du Rassemblement national Julien Odoul. Le débat portait principalement sur les questions migratoires, un terrain sur lequel les positions des deux responsables politiques sont diamétralement opposées. Très vite, l’échange a dégénéré, illustrant la polarisation extrême du débat public sur ces sujets sensibles.
« Calmez-vous » : la phrase de trop

En dénonçant ce qu’elle qualifiait d’“assimilation indécente entre immigration et insécurité”, Manon Aubry a provoqué une réaction vive de son interlocuteur. Julien Odoul l’a alors accusée de « distinguer les gens selon la couleur de peau, l’ethnie ou la religion ». Visiblement exaspérée par les interruptions répétées, l’eurodéputée a haussé le ton, avant que le député RN ne lâche une phrase qui a mis le feu aux poudres : « Calmez-vous, détendez-vous madame Aubry, prenez un verre d’eau froide ». Des propos immédiatement perçus comme paternalistes, voire sexistes, qui ont choqué une partie du public et des chroniqueurs présents.
Un parallèle immédiat avec l’affaire Darmanin–Malherbe
Cette séquence a instantanément ravivé le souvenir d’un autre clash médiatique, survenu en 2022 entre Gérald Darmanin et la journaliste Apolline de Malherbe. À l’époque, le ministre avait lui aussi sommé son interlocutrice de « se calmer », déclenchant une vague d’indignation et des accusations de sexisme. Le parallèle n’a pas échappé aux observateurs, tant les mots employés semblaient s’inscrire dans une même rhétorique visant à décrédibiliser une femme par son ton plutôt que par ses arguments.
Benjamin Duhamel recadre en direct

Face à la montée de tension, le journaliste Benjamin Duhamel a pris la parole pour rappeler une règle élémentaire du débat. Il a fermement recadré Julien Odoul, soulignant qu’il était « inacceptable » de s’adresser à des femmes en leur disant de se calmer ou de boire un verre d’eau. Soutenue par la députée écologiste Sandrine Rousseau, Manon Aubry a alors menacé de quitter le plateau, déclarant : « Je prends mon micro et je m’arrête ». Un geste fort, symbole de son refus de banaliser ce type de remarques.
Une passe d’armes qui se prolonge hors antenne
Loin d’apaiser la situation, Julien Odoul a accusé Benjamin Duhamel de parti pris et qualifié l’intervention de Manon Aubry de « sketch », allant jusqu’à la traiter de « féministe de pacotille ». Des propos qui ont prolongé la polémique bien au-delà du direct, notamment sur les réseaux sociaux. Cette confrontation a cristallisé, une fois de plus, les fractures idéologiques mais aussi les tensions autour de la place des femmes dans le débat politique médiatisé.





