Malaise sur France Inter : prise à partie par un de ses électeurs, Marine Le Pen l’envoie valser et se bidonne
Face à un auditeur en colère sur France Inter, Marine Le Pen a préféré manier l’ironie plutôt que la confrontation. Invitée de la matinale ce mercredi 15 octobre, la présidente du Rassemblement National a transformé un moment de tension en scène d’humour maîtrisée, tout en réaffirmant ses positions sur la réforme des retraites.
Marine Le Pen était l’invitée principale de la matinale de France Inter, l’un des rendez-vous politiques les plus écoutés du pays. Venue évoquer la situation politique et la réforme des retraites, la cheffe du Rassemblement National a d’emblée rappelé que son parti souhaitait « obtenir mieux que cette vraie fausse suspension » annoncée récemment par le gouvernement. Un discours fidèle à sa ligne : dénoncer la stratégie d’Emmanuel Macron et se poser en alternative de rupture.
Une prise à partie inattendue
Mais l’échange a pris une tournure plus vive lorsqu’un auditeur prénommé Hervé, qui se présente comme électeur du RN, a exprimé son mécontentement en direct. « Je suis très en colère contre Mme Le Pen », a-t-il lancé, reprochant à la députée du Pas-de-Calais de ne pas avoir réussi à faire suspendre la réforme des retraites comme l’auraient fait, selon lui, les socialistes. Il rappelle même son « affiche rouge sur fond blanc » contre la réforme et déplore un manque de résultats. Sa tirade se conclut par un appel : « Puisque votre boussole, ce sont les Français, je vous propose un autre combat… Nous sommes 82 % à la vouloir ! »
L’humour comme riposte
Face à cette attaque, Marine Le Pen choisit l’ironie. « Vous embrasserez Éric de ma part », lâche-t-elle dans un sourire. Surpris, l’auditeur demande : « Quel Éric ? » Réponse immédiate : « Pas Éric Ciotti… mais Éric Zemmour, peut-être. » La pique déclenche un léger rire en studio, mais agace profondément Hervé, qui réclame aussitôt un droit de réponse. « Elle se fout gentiment de ma gueule », s’indigne-t-il, avant de lui lancer : « Occupez-vous de l’union des droites, Madame ! » Une séquence tendue, révélatrice du ton direct et souvent déroutant de la présidente du RN.
Marine Le Pen défend sa ligne
Loin de se laisser désarçonner, Marine Le Pen reprend la main en défendant la cohérence de son programme. Elle affirme que la proposition du RN sur les retraites serait “plus intelligente et plus positive pour les Français”, car elle s’inscrit, selon elle, dans une logique de redressement national. Elle précise : « Ce que propose le Rassemblement National, c’est d’arriver au pouvoir et de gagner un an d’avance sur l’alternance. » Une manière de rappeler que son objectif reste l’accession à l’Élysée, non la posture d’opposition permanente.
Une stratégie d’opposition assumée
Enfin, la députée a tenu à se démarquer des autres partis. « Nous ne sommes pas comme le Parti socialiste. On ne court pas après la baballe qu’on nous lance », a-t-elle lancé, moquant la réaction des autres formations à la suspension de la réforme. Le RN, explique-t-elle, a déposé une motion de censure contre le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, espérant qu’une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale ouvre la voie à une majorité absolue pour son parti.