« Macron veut donner ces 2 îles françaises, il n’a pas le droit » : Florian Philippot accuse le président de vouloir « brader la France »
La souveraineté territoriale refait surface dans le débat politique français. En coulisses, des discussions sensibles opposent Paris et le Vanuatu autour de deux îles stratégiques du Pacifique.

Une négociation discrète mais lourde d’enjeux, qui provoque déjà de vives réactions en France et relance les accusations de renoncement à l’intégrité nationale. Depuis près d’un siècle, les îles de Matthew et Hunter appartiennent officiellement au territoire français, bien que leur statut reste contesté. Intégrées à la France en 1929, ces terres volcaniques situées dans le Pacifique Sud sont aujourd’hui revendiquées par le Vanuatu, État indépendant depuis 1980. Pour Port-Vila, ces îles — appelées Leka et Umaenupne — relèvent naturellement de son espace géographique et historique, un argument régulièrement avancé dans les échanges diplomatiques.
Des négociations relancées à haut niveau

Après des années d’impasse, les discussions ont repris à l’automne dernier. Un premier cycle de négociations s’est tenu en novembre, piloté par le vice-Premier ministre vanuatais Johnny Koanapo Rasou et le diplomate français Benoît Guidée. Ces échanges ont été jugés suffisamment constructifs pour déboucher sur une rencontre directe avec Emmanuel Macron, marquant une accélération inédite sur ce dossier longtemps gelé.
Une avancée saluée par le Vanuatu, redoutée en France

Pour le Vanuatu, cette dynamique représente une avancée majeure, là où les revendications précédentes n’avaient jamais abouti. Une nouvelle réunion est d’ores et déjà programmée début 2026 en France, avec cette fois un mandat explicite visant à trancher la question de la souveraineté et des frontières maritimes. Mais cette perspective inquiète profondément une partie de l’opinion française, qui redoute un abandon pur et simple de ces territoires.
Un enjeu maritime colossal

Au-delà des îles elles-mêmes, le véritable enjeu réside dans l’espace maritime qu’elles génèrent. Matthew et Hunter offrent à la France une zone économique exclusive estimée à environ 350 000 km². Renoncer à ces terres reviendrait donc à perdre un vaste périmètre stratégique, potentiellement riche en ressources naturelles, et à réduire l’influence française dans une région déjà marquée par de fortes rivalités géopolitiques.
Parmi les opposants les plus virulents, Florian Philippot a exprimé une hostilité frontale à toute idée de cession. Selon l’ancien député, la revendication du Vanuatu ne serait pas isolée, mais encouragée par des acteurs extérieurs. Il évoque notamment l’influence supposée de puissances comme la Chine, l’Australie ou les États-Unis, qui chercheraient à affaiblir la présence française dans le Pacifique en s’appuyant sur certains mouvements indépendantistes locaux.






