Livret A : les Français continuent de vider leur épargne, mais pas pour consommer
Malgré une épargne toujours élevée chez les ménages français, les signaux envoyés par les produits réglementés sont de plus en plus préoccupants.

Mois après mois, le Livret A voit son attractivité s’effriter, victime d’une baisse progressive de son taux. Derrière ces chiffres, une recomposition silencieuse des choix d’épargne est à l’œuvre. Alors même que le taux d’épargne atteint un niveau historique, la dynamique du Livret A continue de s’essouffler. D’après les données publiées par Caisse des Dépôts, l’encours total s’élevait à 438,9 milliards d’euros en novembre, soit une baisse de 800 millions d’euros en un mois. Un signal négatif qui confirme une tendance installée depuis plusieurs mois. Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) n’échappe pas à ce mouvement, affichant lui aussi un repli de 300 millions d’euros, pour un encours désormais fixé à 161,8 milliards d’euros.
La chute des taux accélère les retraits

Cette désaffection progressive trouve une explication directe dans l’évolution du rendement. Le taux du Livret A est passé de 3 % à 1,7 % en moins d’un an, une baisse brutale qui a profondément modifié les arbitrages des épargnants. Contrairement aux idées reçues, ces retraits ne traduisent pas un regain massif de consommation. Les ménages continuent d’épargner, mais déplacent leurs capitaux vers des placements jugés plus attractifs dans le contexte actuel.
L’assurance-vie, grande gagnante des arbitrages
Dans ce jeu de vases communicants, l’assurance-vie s’impose comme la principale bénéficiaire. Selon les mêmes données institutionnelles, son encours a atteint 2 100 milliards d’euros à la fin octobre, enregistrant une progression annuelle de 6,5 %. Ce regain d’intérêt s’explique par des rendements redevenus compétitifs, mais aussi par une perception accrue de sécurité à long terme, dans un climat économique encore incertain.
Des réserves toujours colossales pour les livrets réglementés

Malgré cette érosion, le Livret A et le LDDS restent loin d’être marginalisés. À eux deux, ils concentrent encore plus de 600 milliards d’euros d’épargne, preuve de leur rôle central dans la stratégie financière des ménages français. De son côté, le Livret d’épargne populaire (LEP), destiné aux foyers modestes, affiche une stabilité notable, avec un encours maintenu au-dessus des 80 milliards d’euros après un pic observé au printemps 2025.






