L’influenceuse Maeva Ghennam condamnée à un an de prison avec sursis pour des pratiques commerciales trompeuses
Icône de la télé-réalité devenue star des réseaux sociaux, Maeva Ghennam vient d’être rattrapée par la justice française. L’influenceuse marseillaise a été condamnée à un an de prison avec sursis et à une lourde amende pour avoir multiplié les promotions trompeuses sur Internet, mêlant produits miracles, formations fictives et paris douteux.
Connue pour son franc-parler et ses coups d’éclat dans Les Marseillais, Maeva Ghennam, 28 ans, a vu sa carrière d’influenceuse basculer dans le scandale judiciaire. Le tribunal correctionnel de Paris l’a reconnue coupable de “pratique commerciale trompeuse”, après plusieurs années de publications vantant des produits au succès mensonger : crèmes pour augmenter le volume des seins et des fesses en deux semaines, thés minceur, bonbons pour accélérer la pousse des cheveux, et même formations “gratuites” dans le domaine esthétique.
Installée à Dubaï, où elle mène grand train, la jeune femme n’a pas assisté à l’audience du 10 octobre. Son avocat, Me Ilyacine Maallaoui, a affirmé qu’elle était “interdite de quitter les Émirats arabes unis” en raison d’un litige non précisé. Cette absence n’a pas empêché la justice de trancher : un an de prison avec sursis et 150 000 euros d’amende, une sanction exemplaire qui marque un tournant dans la régulation du monde des influenceurs.
Des revenus colossaux, une transparence inexistante
Entre janvier 2020 et novembre 2023, Maeva Ghennam a accumulé des milliers d’euros grâce à des placements de produits non signalés comme sponsorisés. Le tribunal a relevé qu’elle “n’annonce jamais son intention commerciale” dans ses vidéos, alors que certaines lui rapportaient jusqu’à 1 500 euros l’unité, avec des revenus mensuels pouvant atteindre 60 000 euros.
La Marseillaise faisait la promotion de placements financiers risqués, de méthodes de blanchiment dentaire, ou encore de vêtements rémunérés par des marques, sans jamais en informer ses abonnés. Lors de l’enquête, elle a admis s’être parfois “emballée” dans ses promotions et a reconnu n’avoir “jamais investi dans les produits financiers” qu’elle présentait comme fiables et rentables.
Une influenceuse qui s’est crue intouchable
Ce procès illustre les dérives d’un secteur en pleine expansion, longtemps dépourvu de cadre légal. La veille de son audience, Maeva Ghennam publiait encore des vidéos d’elle coincée dans les bouchons à Dubaï, comme si de rien n’était. Elle avait pourtant refusé une proposition de transaction de la DGCCRF, qui lui proposait de solder l’affaire contre 120 000 euros d’amende, préférant tenter sa chance au tribunal — un pari perdu.
Le jugement s’inscrit dans la lignée de la loi de juin 2023, qui impose désormais aux influenceurs de déclarer leurs partenariats commerciaux et d’avoir un représentant légal dans l’Union européenne. Cette réforme visait à mettre fin aux abus répétés dans un milieu où les frontières entre publicité, mensonge et influence s’étaient dangereusement brouillées.
Un signal fort envoyé au monde de l’influence
Avec cette condamnation, la justice française envoie un avertissement clair à toute une industrie. Déjà, en juillet dernier, Rym Renom, autre star de télé-réalité résidant à Bali, avait écopé d’un an de prison avec sursis et de 25 000 euros d’amende pour des faits similaires.