Les voyages d’Anne Hidalgo en business class font réagir
Alors que la question de l’exemplarité des responsables publics revient sans cesse dans le débat, les révélations sur les voyages d’Anne Hidalgo ravivent la polémique.

Depuis 2020, la maire de Paris privilégierait presque exclusivement la business class, un choix très coûteux pour les finances municipales et qui interroge jusque dans son propre camp. Selon Mediapart, Anne Hidalgo privilégie systématiquement la classe affaires pour ses déplacements internationaux, alors que ses adjoints, eux, voyagent en classe économique. La maire socialiste accumule les voyages : près de 90 déplacements à l’étranger en cinq ans, dont vingt dès le début de l’année. La seule exception serait ses trajets où elle a dû payer de sa poche, lors d’un retour en classe éco après une escapade privée en Polynésie. Cette pratique contredit les déclarations initiales de la mairie, qui assurait jusque-là que l’élue voyageait en classe économique pour ce déplacement.
Des coûts très élevés pour le contribuable parisien
Ces choix de déplacements représentent des sommes importantes prélevées sur les deniers publics, souligne Mediapart. Parmi les exemples avancés : 12 687 euros pour un aller-retour à Tokyo en business class, ou encore 1 468 euros pour un trajet Paris–Florence, pourtant limité à 1h40 de vol. Des chiffres qui alimentent les critiques sur la gestion budgétaire de l’Hôtel de Ville et la cohérence politique de la maire de Paris, déjà pointée du doigt pour ses frais de représentation.
La défense : un impératif lié aux conditions de travail
Pour Flora Ghebali, entrepreneure dans l’écologie et ancienne collaboratrice à l’Élysée, ces critiques sont excessives. Elle affirme que la business class peut être justifiée selon l’intensité des missions diplomatiques. Lorsqu’un responsable enchaîne plusieurs vols longs et doit assurer une présence médiatique ou institutionnelle dès son arrivée, voyager confortablement devient, selon elle, une nécessité. « Vous avez le droit de dormir dans l’avion quand vous devez représenter le pays à 7h du matin », défend-elle, rappelant que de nombreuses entreprises privées appliquent la même logique à leurs salariés.

Une indignation qui dépasse le cas Hidalgo
À l’opposé, l’entrepreneur Mourad Boudjellal dénonce une dérive symbolique de la classe politique, qu’il accuse de s’éloigner des réalités quotidiennes des citoyens. Pour lui, les responsables publics se placeraient au-dessus des règles qui régissent la vie ordinaire. Il réclame qu’Anne Hidalgo rembourse la différence entre un billet économique et un billet en classe affaires, insistant sur le fait que « c’est notre argent ». Un point de vue partagé par ceux qui jugent ces pratiques incompatibles avec les valeurs affichées par la maire de Paris.
L’exemplarité nordique comme modèle
Olivier Truchot, journaliste, estime qu’Anne Hidalgo devrait s’inspirer de certaines démocraties scandinaves, où la sobriété dans l’exercice des fonctions publiques est une norme. Pas de voyages luxe, pas de fastes inutiles, et un strict respect de la séparation entre déplacements privés et missions officielles. Une comparaison qui alimente le débat sur les standards attendus d’un élu français.






