Alors que les tensions internationales ravivent les inquiétudes sur la sécurité européenne, une question revient régulièrement dans le débat public : la France pourrait-elle rétablir le service militaire obligatoire ?

Si l’hypothèse nourrit fantasmes et inquiétudes, le gouvernement, lui, privilégie une stratégie différente, centrée sur le renforcement massif de la réserve opérationnelle.

La guerre en Ukraine, le durcissement des relations internationales et les déclarations polémiques du général Fabien Mandon alimentent les scénarios les plus anxiogènes. Plusieurs pays, comme l’Allemagne, la Belgique ou le Royaume-Uni, envisagent d’ailleurs sérieusement de rétablir un service militaire obligatoire.

En France, la conscription a été supprimée en 1997 par Jacques Chirac. Aujourd’hui encore, le gouvernement s’en tient à cette décision.
Pour le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, le retour du service militaire « n’aurait aucun intérêt militaire » :

• La France dispose d’une armée professionnelle, entraînée et immédiatement opérationnelle.

• Elle possède la dissuasion nucléaire, ce qui change totalement le cadre stratégique par rapport à l’Allemagne, qui elle n’en dispose pas.

• Mobiliser des millions de jeunes serait coûteux, lent et peu adapté aux défis contemporains.

Réservistes : la vraie priorité de la Défense française

Plutôt que de rappeler les appelés, la France mise sur un renforcement massif de la réserve opérationnelle, jugée indispensable pour compléter une armée de 200 000 militaires d’active.

Voici les âges d’accès et limites des différents statuts dans les forces armées :

• Engagés militaires du rang (soldats)

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  • Accès : dès 17 ans

  • Âge limite pour un premier contrat : 32 ans

• Officiers

  • Recrutement via concours à partir de 21 ans

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  • Âge limite d’accès : 35 ans

• Réservistes opérationnels

  • Accès : dès 18 ans

  • Âge limite : 65 ans pour la plupart des profils

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Une extension exceptionnelle : jusqu’à 70 ou même 72 ans pour certains réservistes

La Loi de programmation militaire (LPM) 2023 a prévu une nouveauté majeure :

• Âge maximal pour rester réserviste : 70 ans

• Jusqu’à 72 ans pour les postes très spécialisés (santé, technologies, officiers généraux, expertise stratégique)

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L’objectif est clair : doubler les effectifs de la réserve d’ici 2030, alors que le pays compte aujourd’hui environ 41 000 réservistes, un chiffre jugé insuffisant.

Attention : on ne peut pas devenir réserviste à 60 ans

Pour les nouveaux candidats sans expérience militaire, les limites sont plus strictes :

• Généralement entre 40 et 45 ans selon l’armée (Terre, Air, Marine, Gendarmerie)

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• Ces limites concernent l’accès initial ou la formation de base.

Une fois intégré, un réserviste peut ensuite servir jusqu’à l’âge maximal autorisé… à condition de rester apte physiquement et médicalement.

Vers un durcissement des effectifs, mais sans conscription

Le gouvernement reste donc clair :

• Pas de retour du service militaire obligatoire

• Renforcement majeur de la réserve opérationnelle

• Participation accrue de la population, mais sur la base du volontariat et de la spécialisation

Dans un contexte de tensions croissantes, la France choisit une stratégie qui s’appuie davantage sur la professionnalisation, la flexibilité et le volontariat, plutôt que sur le modèle historique des appelés sous les drapeaux.