Les avocats des enfants Jubillar expriment leur « soulagement » et demandent à Cédric de dire où est le corps de Delphine
Après quatre semaines d’un procès hors norme, le verdict est tombé : Cédric Jubillar a été condamné à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse, Delphine.

Une décision saluée par les parties civiles, mais aussi un moment d’émotion et d’inachevé, tant que le corps de la jeune infirmière n’aura pas été retrouvé. Au terme de longues années d’attente et d’un procès marqué par des témoignages poignants, les avocats des enfants et de la famille de Delphine Jubillar ont réagi avec gravité.
« Justice est passée, c’est important pour les enfants. Trente ans, c’est à la hauteur de l’absence d’aveu et de l’absence de corps », a déclaré Me Malika Chmani, avocate des deux jeunes enfants du couple. Elle a souligné combien ce verdict représentait une étape cruciale pour ceux qui, depuis cinq ans, vivent dans l’ombre de ce drame.
« C’est la première fois que je les vois pleurer. Jusqu’ici, ils retenaient tout, ils avaient peur. Là, ça lâche, et c’est sain », a-t-elle confié, décrivant un véritable relâchement émotionnel après des années de silence et de retenue.
Les avocats réclament enfin la vérité sur le corps de Delphine
Pour Me Laurent Boguet, autre avocat des enfants, la décision de la cour ne marque pas la fin du combat. Selon lui, la peine infligée à Cédric Jubillar doit désormais s’accompagner d’un acte de vérité.

« Cette peine rétribue les agissements reprochés à Cédric Jubillar mais surtout son attitude tout au long de l’instruction et du procès. Je l’invite à en tirer les conséquences et à nous indiquer où il a dissimulé la dépouille de sa femme. »
Depuis la disparition de Delphine dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, les recherches n’ont jamais permis de localiser son corps. Une absence qui rend encore plus douloureuse la quête de justice de ses proches.
“La vérité l’a emporté sur le mensonge”
Me Mourad Battikh, représentant les cousins, oncles et tantes de Delphine Aussaguel, a également salué la décision du tribunal d’Albi :
« C’est une victoire pour toutes les parties civiles. Cela fait cinq ans qu’elles souffrent, cinq ans qu’elles sont privées de corps, de sépulture, de vérité. Aujourd’hui, la vérité l’a emporté sur le mensonge. »
Ses mots résument le sentiment partagé par la famille de l’infirmière, qui espère désormais pouvoir entamer un véritable deuil.
La défense annonce un appel

Du côté de la défense, la réaction fut sobre mais déterminée. Les avocats de Cédric Jubillar, Mes Alexandre Martin et Jean-Baptiste Alary, ont annoncé leur intention de faire appel.
« Nous respectons la décision, mais nous sommes déçus. Nous savions qu’il y aurait un deuxième combat », a déclaré Me Martin, laissant entendre que le dossier pourrait encore réserver des rebondissements.
Les enfants au cœur de toutes les attentes
Pour Me Malika Chmani, l’enjeu dépasse la seule sanction judiciaire. Elle espère que cette condamnation provoquera une prise de conscience chez Cédric Jubillar :
« J’espère qu’il va cheminer, dans l’intérêt de ses enfants. Qu’il pourra livrer la réponse à cette question qui les hante depuis cinq ans : où est la dépouille de maman ? »
Elle rappelle que les enfants, malgré tout, « n’éprouvent aucune animosité envers leur père », mais qu’ils attendent de lui un geste, un signe d’humanité qu’ils n’ont pas encore vu.Publicité:
Une condamnation lourde, mais un deuil inachevé
En conclusion, Me Laurent Boguet a reconnu que le temps de l’appel sera court pour espérer une évolution du condamné, mais il garde un mince espoir :
« Peut-être qu’un jour, il trouvera la force de se rapprocher de ses enfants et d’aborder enfin les véritables questions. »
Cinq ans après la disparition de Delphine Jubillar, la justice a tranché, mais le mystère demeure entier. La vérité judiciaire est là ; la vérité humaine, elle, reste à découvrir.






