Jean-Luc Mélenchon, figure de La France insoumise, a déclenché une tempête médiatique en s’attaquant frontalement au magazine Le Point dans un billet de blog incendiaire.

Son texte, censé défendre sa position face à une enquête sur ses relations avec des responsables chinois, a finalement renforcé les critiques visant ses positions internationales et ses prises de position sur des sujets sensibles. Selon Le Point, ses journalistes Jérémy André et Hadrien Brachet l’avaient interrogé par e-mail sur ses liens avec des dignitaires chinois dans le cadre d’une enquête à paraître.

Plutôt que de répondre sobrement, Jean-Luc Mélenchon a publiquement attaqué l’un des reporters, le qualifiant d’« auteur d’un ouvrage complotiste sur le Covid » et insinuant qu’il servait la propagande américaine. Cette réaction a été perçue comme une tentative de discréditer la presse tout en évitant le fond des accusations.

Des propos qui réactivent des critiques anciennes

Le billet de Mélenchon et ses références ironiques à l’ouvrage Israël, 7 octobre 2023 : Un pogrom au XXIe siècle ont été interprétés comme un déni du massacre antisémite perpétré par le Hamas, ravivant les tensions autour de ses prises de position sur le Proche-Orient. Les commentateurs soulignent également son antiaméricanisme assumé et sa bienveillance vis-à-vis de Pékin, des points souvent reprochés au leader insoumis.

Des relations assumées avec des personnalités chinoises controversées

Dans son texte, Mélenchon mentionne ses relations amicales avec Mme Chen Zhili, ancienne directrice de la propagande à Shanghai dans les années 1990, sans rappeler son rôle dans la censure des médias chinois. Il évoque aussi ses échanges avec un ambassadeur identifié par Le Point comme Lu Shaye, connu pour des propos polémiques durant la pandémie de Covid-19. Ces éléments, loin d’éteindre la controverse, ont alimenté les soupçons d’une proximité avec la diplomatie chinoise.

Sophia Chikirou, dans la même ligne de défense

La députée insoumise Sophia Chikirou a elle aussi attaqué les journalistes sur le réseau X, publiant leur photo et défendant l’idée que la « dictature du prolétariat » inscrite dans la Constitution chinoise ne correspondrait pas à une dictature au sens classique. Cette justification, très critiquée, a été qualifiée de « contorsion intellectuelle » par plusieurs commentateurs, certains y voyant une normalisation des violations des libertés en Chine.

Un nouvel épisode de tension entre LFI et les médias

Cette affaire illustre la stratégie offensive de La France insoumise face aux médias critiques. Plutôt que de réfuter point par point, Mélenchon et son entourage choisissent souvent la confrontation directe, au risque d’alimenter les accusations de populisme antimédia. Pour ses adversaires, cet épisode confirme son penchant à s’enfermer dans une posture de défiance vis-à-vis des institutions démocratiques, qu’il s’agisse de la presse, des partenaires occidentaux ou de certains consensus internationaux.

Alors que la gauche française peine à trouver une ligne unie après des mois de divisions, cet incident pourrait fragiliser encore davantage l’image publique de Mélenchon, en particulier auprès des électeurs modérés. Son choix de répondre par une attaque personnelle, plutôt qu’une clarification, risque de renforcer l’idée d’un leader campé sur ses positions les plus clivantes, au moment où son mouvement tente de conserver une place centrale dans le débat politique.