À l’heure où le rejet annoncé du Budget 2026 électrise déjà la scène politique, un nouveau baromètre Ifop-JDD vient confirmer l’ampleur du malaise. Les courbes de popularité chutent, les marges de manœuvre se réduisent, et l’exécutif voit s’annoncer dix-huit derniers mois de mandat sous tension maximale.

Reconduit à Matignon il y a un mois à peine, Sébastien Lecornu accuse une chute spectaculaire de quatre points. Avec seulement 34 % de satisfaits, il enregistre sa plus forte baisse depuis son arrivée à la tête du gouvernement. Cette sanction soudaine reflète une perception trouble : celle d’un Premier ministre perçu comme trop lisse, trop prudent, et surtout trop aligné sur Emmanuel Macron. L’étiquette « homme de Macron », longtemps présentée comme un gage de continuité, devient désormais un handicap politique alors que l’exécutif peine à convaincre.

Emmanuel Macron atteint un seuil critique

Le chef de l’État n’échappe pas à la spirale descendante. À 16 % d’opinions favorables, il atteint le niveau le plus bas de son double quinquennat, un score qui évoque les derniers mois du mandat de François Hollande. Même l’international, jadis atout majeur du Président, n’agit plus comme amortisseur : son déplacement au G20 de Johannesburg n’a pas inversé la tendance. Pour beaucoup de Français interrogés, l’Élysée apparaît aujourd’hui trop vertical, trop éloigné des urgences du quotidien, trop enfermé dans un exercice solitaire du pouvoir.

Un climat politique miné par la lassitude

À l’approche du vote sur le Budget 2026, ces chiffres dessinent un paysage politique fragilisé et saturé de doutes. L’exécutif souffre de l’image d’une action ralentie, presque immobile, incapable de produire des résultats tangibles. La lassitude s’installe, alimentée par la perception d’une majorité sans élan et d’un Président au discours de plus en plus inaudible. Le rejet du budget apparaîtrait alors comme un premier signal d’alarme, le symptôme d’une crise d’autorité plus profonde.