Toujours aussi franc et réfléchi, Jean Dujardin a provoqué un vif débat après son passage au JT de France 2 ce jeudi 16 octobre.

Invité par Léa Salamé pour évoquer la sortie de son prochain film, l’acteur oscarisé a aussi livré une réflexion inattendue sur la France et la société actuelle, qui a divisé les téléspectateurs. En pleine promotion de L’Homme qui rétrécit, en salles le 29 octobre prochain, Jean Dujardin s’est exprimé avec une franchise qui lui est propre. S’il s’attendait à parler cinéma, l’échange avec Léa Salamé a rapidement pris une tournure plus philosophique.
« C’est très compliqué quand on parle de la France. Pour certains, la France, c’est rance. Pour d’autres, c’est la défiance. En revanche, il n’y a vraiment plus de nuance », a-t-il déclaré, pointant du doigt une société polarisée. L’acteur regrette que la discussion publique soit devenue un champ de tension permanente, où toute opinion semble immédiatement critiquée.
Il ajoute, dans une métaphore saisissante : « C’est comme quand on rentre chez soi, on met le GPS alors qu’on connaît le chemin. On ne réfléchit plus vraiment. » Une formule qui a fait mouche, mais aussi grincé des dents. Sur les réseaux, certains internautes l’ont salué pour sa lucidité, d’autres l’ont accusé de “donner des leçons” depuis sa position privilégiée.

“Dire qu’on aime la France, c’est devenu suspect”

Ce n’est pas la première fois que Jean Dujardin s’exprime sur son rapport à la France. Dans une interview accordée à Sept à Huit en 2023, il dénonçait déjà un malaise national qu’il juge “profondement anormal”.
« J’aime ce pays et j’aime le dire, expliquait-il à Audrey Crespo-Mara. Mais j’ai l’impression qu’en France, dès qu’on affirme ça, on suscite la méfiance. » Selon lui, cette réticence à exprimer la fierté nationale illustre un manque d’amour collectif pour la France elle-même.
L’acteur confiait même avoir parfois “surjoué son patriotisme” pour aller à contre-courant d’un certain cynisme ambiant. Une façon d’assumer son attachement à un pays qu’il juge “magnifique mais qui doute de lui-même”.

“Créer un hashtag #Fermetagueule, ça serait bien”

S’il a défendu la nuance, Jean Dujardin n’a pas ménagé la société actuelle, qu’il juge trop bruyante et superficielle. Admirateur de Jean-Paul Belmondo et de “l’école des acteurs taiseux”, l’ancien interprète de Brice de Nice confesse être lassé du vacarme médiatique.
« Il y a beaucoup de bruit dans cette société. Ça parle beaucoup et parfois pour rien. Dans le doute, j’ai toujours pensé qu’il valait mieux se taire, tu parais plus intelligent que si tu dis des conneries », a-t-il lancé, mi-sérieux, mi-amusé. Avant de conclure sur une note d’ironie : « Créer un hashtag #Fermetagueule, ça serait bien. »
Une sortie qui a immédiatement fait le tour du web, certains saluant son franc-parler, d’autres y voyant une pique déplacée dans un climat social déjà tendu.

Fidèle à son image d’artiste indépendant, sincère et un brin nostalgique, Jean Dujardin assume de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Entre admiration pour la France, agacement face au bruit médiatique et appel à la mesure, il continue de cultiver cette rare qualité : parler avec le cœur, quitte à déranger.