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Le diabète de type 5, un « nouveau » diabète qui touche des patients trop minces

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Le diabète lié à la malnutrition, longtemps marginalisé et mal compris, vient d’obtenir une reconnaissance historique.

La Fédération Internationale du Diabète (FID) a officiellement introduit le « diabète de type 5 » lors de son congrès mondial de Bangkok, le 8 avril 2025. Cette décision pourrait transformer le diagnostic et la prise en charge de millions de patients vulnérables. Jusqu’ici, le diabète était classé en quatre catégories principales : type 1, type 2, gestationnel et formes spécifiques ou secondaires. Le diabète lié à la malnutrition — observé depuis les années 1950 mais relégué dans une zone grise — ne figurait plus dans les classifications officielles depuis 1999. La FID réhabilite aujourd’hui cette entité sous le nom de diabète de type 5, estimant qu’entre 20 et 25 millions de personnes, principalement en Asie et en Afrique, pourraient en être atteintes.

Une pathologie distincte du type 1 et du type 2

Contrairement au type 1 (auto-immun) ou au type 2 (résistance à l’insuline), le diabète de type 5 résulte d’un développement pancréatique altéré causé par une dénutrition prolongée durant l’enfance ou l’adolescence. Les patients, souvent jeunes et très maigres, présentent un défaut de sécrétion d’insuline plutôt qu’une résistance périphérique. Cette spécificité impose une approche thérapeutique différente : de faibles doses d’insuline combinées à des antidiabétiques oraux et à une alimentation riche en protéines pourraient être plus sûres qu’un schéma classique de type 1.

Un long parcours scientifique

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Les premières observations remontent à 1955, lorsque Hugh-Jones décrivit en Jamaïque un profil atypique de diabète baptisé « type J ». En Inde, Tripathy et Kar (1965) avaient déjà suggéré le rôle de la malnutrition. Après une brève reconnaissance par l’OMS en 1985, la catégorie fut supprimée en 1999 faute de preuves jugées suffisantes. Mais des travaux récents, notamment ceux de Meredith Hawkins (Albert Einstein College of Medicine), ont confirmé un profil métabolique distinct chez des patients à faible IMC, ravivant l’intérêt pour cette pathologie oubliée.

Des enjeux de santé publique et d’équité

Pour de nombreux experts, la reconnaissance du type 5 corrige une invisibilité qui pénalisait les populations les plus pauvres. En Afrique et en Asie du Sud, les erreurs diagnostiques étaient fréquentes : des adolescents sous-alimentés traités comme des diabétiques de type 1 recevaient des doses d’insuline potentiellement dangereuses. La FID a créé un groupe de travail, coprésidé par Meredith Hawkins et Nihal Thomas (Inde), chargé d’établir des critères diagnostiques et des recommandations thérapeutiques d’ici deux ans.

Une étape pour la recherche et la prévention

Cette reclassification ouvre la voie à des financements, à des protocoles cliniques et à des formations médicales mieux adaptés. Elle devrait aussi attirer l’attention sur les déterminants sociaux et nutritionnels du diabète dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Si certains redoutent une confusion avec les autres types en l’absence de critères stricts, la majorité des spécialistes y voient un progrès décisif vers une prise en charge plus juste et plus efficace.

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