« Le cinéma m’a… » : sur RTL, Muriel Robin se livre sur sa douloureuse mise à l’écart
Muriel Robin parle rarement à demi-mot. À 70 ans, l’humoriste et comédienne a choisi de revenir sans détour sur une blessure intime et professionnelle : son rapport contrarié au cinéma. Invitée à la radio, elle livre un témoignage cru, marqué par l’attente, la mise à l’écart et une sincérité qu’elle estime avoir payée au prix fort.
Invitée par Stéphane Boudsocq dans l’émission Laissez-vous tenter, Muriel Robin n’a pas dissimulé sa douleur. Dans un secteur produisant près de 250 films par an, elle confie n’avoir jamais vu un scénario arriver jusqu’à elle, malgré des milliers de projets en circulation. Un constat brutal, vécu comme une exclusion durable, qu’elle résume sans détour : le cinéma, dit-elle, l’a profondément abîmée.
Le succès public comme consolation insuffisante
Si la reconnaissance du public a toujours accompagné sa carrière sur scène et à la télévision, elle n’a jamais comblé son désir de cinéma. Muriel Robin décrit cet amour du public comme une douceur réconfortante, mais incapable de remplacer ce qu’elle attendait réellement : être choisie par le septième art. Une attente répétée, presque obsessionnelle, qui a laissé des traces durables dans son rapport à elle-même et à son métier.
Une artiste au service des histoires, jamais choisie
Contrairement à l’image de dureté qu’elle a longtemps renvoyée, Muriel Robin se décrit comme une comédienne profondément malléable, prête à se mettre au service d’un récit. Ne jamais être appelée, ne jamais être retenue, a fini par devenir une souffrance intime. Elle confie en avoir « crevé », tant cette absence de reconnaissance a nourri un sentiment d’invisibilité au fil des années.
Le prix de la sincérité dans un milieu normé
Avec une lucidité amère, l’artiste explique ce qu’elle considère aujourd’hui comme un frein à sa carrière. Dire ce que l’on pense, parler de dépression, d’alcoolisme, de suivi psychologique ou de sa vie personnelle serait, selon elle, autant d’éléments disqualifiants dans le milieu du cinéma. Elle va jusqu’à mettre en garde les jeunes comédiennes : tout ce qu’elle a fait, dit-elle, serait précisément ce qu’il ne faut pas faire pour réussir.
Burn-out, attente et solitude professionnelle
Muriel Robin décrit un parcours fait de résistance et d’épuisement. Burn-out, attentes interminables, espoirs sans cesse ravivés puis déçus, l’artiste évoque un paysage intérieur contrasté, mêlant lumière et cendres. Elle reconnaît s’être accrochée longtemps, persuadée qu’un jour, enfin, le cinéma viendrait à elle.
Le regret de n’avoir jamais été conseillée
Avec le recul, la comédienne estime avoir avancé sans filet. Elle confie ne pas avoir été guidée ni protégée, comparant son parcours à celui d’actrices comme Jodie Foster, qui ont attendu avant de se dévoiler pleinement. Derrière ce regret, un désir simple affleure : être choisie, reconnue, et ne pas donner le sentiment d’avoir été « rien » pendant toutes ces années.
Un retour au cinéma chargé de sens
Son retour sur grand écran avec La Pire mère au monde prend alors une dimension particulière. Ce film agit comme un écho à son histoire personnelle, notamment à travers la relation mère-fille qu’il explore. Muriel Robin y incarne Judith de Pileggi, une mère dure, incapable d’exprimer l’amour, un rôle qu’elle relie directement à son propre vécu familial.









