Présent sur tous les grands rendez-vous sportifs, Laurent Luyat incarne depuis des années une forme de constance rassurante à la télévision.

Derrière cette image professionnelle solide, le journaliste a pourtant traversé une épreuve intime majeure. Invité sur France 5, il a accepté de revenir avec pudeur sur le deuil qui a marqué l’année 2024. Invité exceptionnel de C à vous ce samedi 13 décembre 2025, Laurent Luyat s’est livré comme rarement devant Mohamed Bouhafsi. Figure emblématique du service public, le journaliste sportif est habitué à commenter l’émotion des autres, beaucoup moins à exposer la sienne. Pourtant, face aux caméras de France 5, il a accepté d’évoquer la disparition de sa mère, survenue l’année précédente, un événement qui a profondément bouleversé son équilibre personnel.

Une relation mère-fils d’une intensité quotidienne

Avec une grande sincérité, Laurent Luyat a décrit le lien extrêmement fort qui l’unissait à sa mère. « Je l’appelais tous les jours, je lui confiais tout », a-t-il confié, soulignant combien cette présence était centrale dans sa vie. Pour le journaliste de 58 ans, cette disparition marque une fracture nette : un avant et un après irréversible. Des mots simples, mais chargés d’une émotion brute, qui traduisent la profondeur d’un attachement longtemps considéré comme allant de soi.

Le deuil affronté en plein Roland-Garros

C’est au cœur de Roland-Garros que Laurent Luyat a dû affronter cette perte. Un paradoxe douloureux, alors que le tournoi symbolise habituellement la ferveur, la joie et l’effervescence collective. Conscient avec le recul qu’il aurait sans doute dû faire une pause, il reconnaît ne s’être éloigné de l’antenne que deux jours seulement. Une décision guidée autant par le sens du devoir que par la nécessité de ne pas rester seul face à sa peine.

Le journaliste assume ce choix, parfois incompris. « Je voulais, même pour elle, présenter les deux finales », a-t-il expliqué, évoquant un besoin presque vital de rester en mouvement. Sans ce cadre professionnel, il redoute qu’il se serait laissé envahir par le chagrin. Pour lui, le travail n’a pas été une fuite, mais un soutien, un moyen de tenir debout dans un moment où tout vacillait.

Le lien humain comme rempart à la douleur

Laurent Luyat compare cette posture à celle d’un artiste montant sur scène malgré la peine. Le contact avec les autres, les échanges, les regards, ont joué un rôle essentiel dans son processus de reconstruction. Parler, partager, continuer à être entouré lui a permis de transformer l’antenne en espace de respiration, loin du silence pesant du deuil solitaire.

Très vite après l’annonce du décès de sa mère, le journaliste a reçu un flot impressionnant de messages. « Des milliers », dit-il, évoquant une force presque inattendue. À l’ère des réseaux sociaux, cette solidarité numérique a pris une ampleur considérable. Témoignages de compassion, mots d’encouragement, pensées anonymes : autant de signes qui, selon lui, l’ont aidé à avancer dans les jours les plus difficiles.

Peu de temps après, Laurent Luyat avait tenu à remercier publiquement celles et ceux qui l’avaient soutenu. Un message court, mais profondément sincère, adressé aussi bien aux téléspectateurs qu’à ses collègues. Il y exprimait une reconnaissance « du fond du cœur », conscient que cette vague de bienveillance avait joué un rôle déterminant dans sa capacité à continuer.