Même dans la mort, Thierry Ardisson aura suscité les sourires. Lors de ses obsèques à l’église Saint-Roch, ses proches ont mêlé larmes, souvenirs et humour noir, à l’image de celui qu’ils accompagnaient une dernière fois.

Un moment d’exception marqué par la présence de figures médiatiques… et une réplique culottée signée Laurent Baffie. Jeudi 17 juillet, l’église Saint-Roch, à Paris, s’est transformée en théâtre du dernier hommage rendu à Thierry Ardisson, disparu trois jours plus tôt à l’âge de 76 ans, emporté par un cancer du foie. Une cérémonie sobre, élégante, mais résolument fidèle à son image : noire, soignée, impertinente, avec une touche de provocation.

Sur le faire-part, le ton était donné : « Ardisson style », dress code tout en noir exigé, lunettes comprises. Une dernière mise en scène pensée dans les moindres détails par l’animateur lui-même, comme il avait toujours su le faire tout au long de sa carrière.

Audrey Crespo-Mara, entre tendresse et lucidité

Audrey Crespo-Mara, sa compagne et épouse, a livré un discours émouvant, mêlant amour, franchise et fidélité aux mots de celui qu’elle a accompagné jusqu’à la fin. Reprenant une des phrases qu’il lui avait confiées à propos de ses propres obsèques, elle n’a pas éludé l’ironie mordante de son mari :
« Il m’a dit : Cette cérémonie à Saint-Roch, fais gaffe, ça va être le bal des faux-culs. »

Un clin d’œil piquant, mais que la journaliste a contrebalancé avec dignité :
« Oui, il y a peut-être ici des gens qui ne t’ont pas assez aimé… mais il y a surtout tous ceux qui t’ont respecté, admiré, adoré pendant tant d’années. » Des mots qui ont résonné dans l’enceinte de l’église, entre souvenirs sincères et vérité nue.

Baffie ose… une dernière fois

Mais c’est Laurent Baffie, éternel acolyte et sniper du PAF, qui a offert le moment le plus inattendu et sans doute le plus fidèle à l’esprit Ardisson. Aux côtés de Philippe Corti, autre complice des plateaux cultes de Tout le monde en parle, il a posté une vidéo sur Instagram le lendemain de la cérémonie, remerciant les anonymes et les proches pour leurs messages.

Interrogé par Corti sur ce qu’il avait osé dire devant le cercueil, Baffie a lâché avec naturel :
« J’ai dit à Thierry : Alors maintenant, on ne bouge plus pendant le jingle ! »
Un clin d’œil grinçant mais tendre à la fameuse consigne scénique de l’émission, où les invités devaient se figer pendant les transitions musicales. Corti, hilare, n’a pu s’empêcher de rire. Ce à quoi Baffie a répondu, dans un échange improvisé digne d’une scène de plateau :
« Tu ne respectes rien, Corti. »

Un dernier salut vibrant et sans faux-semblants

Si l’émotion était palpable tout au long de la cérémonie, le rire n’a jamais été exclu. Et cela aurait sans doute été la volonté de l’« homme en noir » : un adieu sincère, mais pas solennel au point d’en devenir figé. Une cérémonie où le panache et le franc-parler avaient encore leur place.

Parmi les invités présents, de nombreuses personnalités du monde médiatique et artistique : Michel Drucker, Léa Salamé, Arthur, Marc Lavoine, Florent Pagny, ou encore Brigitte Macron, tous venus saluer celui qui avait marqué quarante ans d’audace télévisuelle.

Une dernière mise en scène, fidèle au style Ardisson

Ce moment partagé entre Baffie et le cercueil d’Ardisson restera dans les mémoires comme l’un des plus authentiques hommages. Car au-delà de l’humour noir, il incarnait cette complicité indéfectible, cette capacité à oser jusqu’au bout, même devant la mort.

Et si les rires ont éclaté dans une église silencieuse, c’est bien parce que Thierry Ardisson l’aurait voulu ainsi. Un dernier clin d’œil, une ultime provocation, et un hommage à la hauteur d’un homme qui n’a jamais eu peur de faire tache… dans le bon sens du terme.