L’acteur français Tchéky Karyo, connu pour ses rôles dans « l’Ours » et « Nikita » est décédé à l’âge de 72 ans
Le cinéma français perd l’un de ses visages les plus marquants. Tchéky Karyo, acteur à la carrière internationale et au regard magnétique, s’est éteint ce vendredi 31 octobre à l’âge de 72 ans, des suites d’un cancer.
C’est par un communiqué sobre et émouvant que la famille de l’acteur a annoncé la nouvelle : « Valérie Keruzoré, son épouse, et leurs enfants ont la douleur de faire part de la disparition de Tchéky Karyo, emporté par un cancer ce vendredi 31 octobre. » Né à Istanbul en 1953, l’acteur avait su imposer son talent et sa présence singulière dans le paysage du cinéma français dès les années 1980. Sa notoriété éclate véritablement avec L’Ours de Jean-Jacques Annaud, où il incarne un chasseur rongé par le remords dans un récit aussi sauvage qu’émouvant.
Des débuts dans le cinéma d’auteur avant la reconnaissance populaire
Avant de séduire le grand public, Tchéky Karyo s’était fait un nom dans le cinéma d’auteur, notamment sous la direction de Chantal Akerman (Toute une nuit, 1982) et d’Éric Rohmer (Les Nuits de la pleine lune, 1984). Ce polyglotte, qui maîtrisait le français, l’anglais, l’espagnol et l’arabe, avait cette capacité rare d’habiter chacun de ses rôles avec intensité, oscillant entre force brute et vulnérabilité. Sa nomination au César du meilleur espoir masculin pour La Balance de Bob Swaim, en 1982, confirme un talent déjà éclatant.
Le succès de Nikita et l’ouverture vers Hollywood
Sa carrière prend une dimension internationale en 1990 grâce à Luc Besson, qui lui confie un rôle clé dans Nikita. Il y incarne un agent recruteur au regard dur et au cœur fissuré, aux côtés d’Anne Parillaud. Cette prestation le propulse sur la scène mondiale. Peu après, il traverse l’Atlantique pour tourner à Hollywood, notamment dans Bad Boys de Michael Bay, aux côtés de Will Smith. Son physique charismatique et sa voix profonde lui valent d’être sollicité par les plus grands réalisateurs, de Ridley Scott (1492 : Christophe Colomb) à Walter Salles (Terra Estrangeira).
Un comédien exigeant, entre théâtre et cinéma
Tout au long de sa carrière, Tchéky Karyo n’a jamais délaissé le théâtre, son premier amour. Il s’était notamment produit au Festival d’Avignon au début des années 1980. Dans un entretien accordé à Midi Libre en 2017, il confiait : « Ce métier m’a aidé à devenir un homme meilleur. L’art dramatique est un espace magique dans lequel on entre pour comprendre les autres et soi-même. » Une phrase qui résume toute la philosophie d’un artiste passionné, humble et profondément habité par son art.








