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La pauvreté atteint un niveau record en France : les chiffres « alarmants » de l’Insee

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En 2023, la pauvreté en France a franchi un seuil historique, atteignant son plus haut niveau depuis au moins trente ans. Derrière ces chiffres alarmants, ce sont près de dix millions de vies marquées par la précarité qui interrogent l’action de l’État, et soulignent une fracture sociale de plus en plus béante.

Pour la première fois depuis le lancement de cet indicateur en 1996, le taux de pauvreté en France métropolitaine atteint 15,4 %, selon les données publiées par l’Insee ce lundi 7 septembre. Cela représente 650 000 personnes supplémentaires ayant basculé dans la pauvreté en l’espace d’un an, portant le total à 9,8 millions de citoyens vivant avec moins de 1 288 euros par mois – soit 60 % du revenu médian.

« C’est un niveau inégalé depuis près de trente ans », avertit Michel Duée, responsable à l’Insee, évoquant un retour aux taux de pauvreté des années 1970. Ce bond de 0,9 point en un an n’est pas une surprise pour les associations, qui alertent depuis des mois sur l’épuisement des filets de sécurité sociale.

La fin des aides exceptionnelles : un tournant brutal

Ce basculement s’explique en grande partie par la suppression des dispositifs exceptionnels mis en place en 2022, à savoir l’indemnité inflation et la prime de rentrée exceptionnelle. Ces aides, qui avaient soutenu temporairement le pouvoir d’achat des ménages les plus fragiles, ont disparu en 2023. Leur arrêt a brutalement laissé place à une précarité sans amortisseur.

À cela s’ajoute un autre phénomène : l’augmentation des micro-entrepreneurs aux revenus très modestes, particulièrement parmi les non-salariés. Pour beaucoup, l’auto-entrepreneuriat n’offre pas un revenu stable ni suffisant, accentuant la vulnérabilité économique.

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Des inégalités qui se creusent encore davantage

Le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s’est significativement élargi. Tandis que les ménages les plus modestes voient leur niveau de vie progresser en deçà de l’inflation, les plus aisés bénéficient de la dynamique de l’emploi et de la rentabilité des placements financiers. Résultat : les inégalités atteignent un niveau parmi les plus élevés depuis trois décennies, d’après l’Insee.

Ce déséquilibre est d’autant plus frappant qu’il se traduit par une véritable perte de pouvoir d’achat pour les foyers les plus précaires, dont les dépenses essentielles – logement, énergie, alimentation – explosent sans compensation adéquate.

Familles monoparentales et chômeurs en première ligne

Le profil des personnes touchées par la pauvreté reste tristement stable, mais certains groupes sont encore plus durement frappés. Les familles monoparentales voient leur taux de pauvreté grimper de 2,9 points, confirmant leur extrême fragilité. Les personnes sans emploi sont également plus touchées, avec une hausse de 0,8 point.

À l’inverse, les retraités, bien qu’eux aussi impactés, subissent une hausse plus modérée (+0,3 point), en partie grâce à la revalorisation du minimum contributif dans le cadre de la réforme des retraites. Un effet amortisseur dont ne bénéficient pas les actifs précaires.

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Des associations en alerte face à une situation « prévisible »

Pour les acteurs de terrain, ces chiffres ne font que traduire une réalité déjà visible depuis des mois. Coupures d’électricité pour impayés, flambée des expulsions, précarité énergétique : les signes d’un glissement massif vers la pauvreté se multiplient, alerte Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre.

« Les gens ont froid, les expulsions se multiplient, et l’inaction politique devient dangereuse », martèle-t-il. Une analyse partagée par le collectif Alerte, qui regroupe 37 associations de lutte contre la pauvreté. Sa présidente, Delphine Rouilleault, critique le manque de cap clair : « On nous parle d’un objectif de réduction de la pauvreté à dix ans, mais avec quels moyens ? »

L’heure d’un sursaut politique ?

Face à cette détérioration alarmante de la situation sociale, les appels à des mesures structurelles se multiplient. Les associations réclament la mise en place d’un plan massif de lutte contre la précarité, incluant un renforcement des aides sociales, un meilleur encadrement des loyers, et une refonte de la fiscalité pour réduire les inégalités.

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Car selon elles, le temps des mesures ponctuelles est révolu. Sans réponse politique à la hauteur, la France risque d’entrer dans une spirale de paupérisation durable, où une part croissante de la population se retrouve exclue, non seulement du confort, mais parfois même de la dignité.

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