La motion de destitution contre Emmanuel Macron a été déclarée irrecevable par l’Assemblée nationale
La tentative de La France insoumise (LFI) de faire destituer Emmanuel Macron a été rapidement écartée par l’Assemblée nationale. Réunie ce mercredi 8 octobre, la plus haute instance de la chambre basse a jugé la motion de destitution « irrecevable », faute de majorité.
La motion de destitution déposée par les députés de La France insoumise visait à engager la responsabilité du président de la République, dans un contexte de crise politique majeure. Mais la procédure a été bloquée dès l’étape préliminaire.
Réuni dans la matinée, le Bureau de l’Assemblée nationale, composé de 20 membres, a tranché : 5 voix pour, 10 contre et 5 abstentions. Le verdict est sans appel : la motion est déclarée irrecevable.
Selon plusieurs sources parlementaires citées par l’AFP, la composition du Bureau, remaniée la semaine dernière, a joué un rôle crucial. En perdant sa majorité, la gauche a vu son initiative neutralisée avant même de pouvoir être débattue en séance publique.
LFI dénonce une trahison du Rassemblement national
La réaction du camp insoumis ne s’est pas fait attendre. Sur X (ancien Twitter), Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a dénoncé un « sauvetage politique » orchestré par le parti de Marine Le Pen :
“La motion a été rejetée à cause de l’abstention des cinq représentants du RN. Le Pen sauve à nouveau Macron.”
Pour les députés insoumis, cette abstention équivaut à un soutien tacite au président, qu’ils accusent d’avoir “mis la démocratie en péril” par sa gestion de la crise politique et institutionnelle en cours.
Une abstention stratégique du RN
Du côté du Rassemblement national, le choix de l’abstention semble relever d’un calcul politique. Le parti de Marine Le Pen cherche à se poser en force d’opposition “responsable”, refusant d’apparaître comme un simple relais des insoumis.
Cette position ambiguë n’est pas nouvelle : le RN avait déjà refusé de s’associer à des motions de censure présentées par la gauche, préférant se démarquer tout en profitant des divisions de l’hémicycle.
Pour certains observateurs, cette stratégie traduit la volonté du RN de se réserver pour une dissolution ou une future élection anticipée, plutôt que de s’engager dans un bras de fer institutionnel sans issue immédiate.
Une gauche isolée, mais déterminée
Malgré ce revers, les élus de La France insoumise affirment ne pas renoncer. Ils dénoncent une manœuvre politique visant à étouffer le débat démocratique et promettent de continuer à mettre la pression sur Emmanuel Macron, notamment sur le terrain parlementaire et médiatique.
“Ce rejet ne met pas fin à la colère populaire ni à la crise politique”, commente un proche de Jean-Luc Mélenchon. Selon lui, la légitimité du président reste “gravement entamée” après la succession de démissions et d’échecs gouvernementaux des dernières semaines.