La France insoumise refuse l’invitation de Matignon qui consulte la gauche mercredi
À peine nommé Premier ministre, Sébastien Lecornu doit déjà composer avec un premier boycott : La France insoumise a refusé de se rendre à Matignon pour les consultations budgétaires. Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, dénonce un manque de légitimité du gouvernement et un « mépris » dans l’organisation de cette invitation.
Lors d’une conférence de presse ce mardi, Mathilde Panot a confirmé que LFI ne participerait pas aux discussions organisées mercredi à Matignon. Selon elle, un coup de téléphone reçu « tardivement, vers 21 heures » lundi soir, a invité le groupe parlementaire insoumis à rencontrer Sébastien Lecornu dans le cadre des consultations pour le budget 2026. « Les Insoumis n’ont absolument rien à négocier avec les macronistes, qui n’ont aucune légitimité pour continuer une politique dont personne ne veut », a-t-elle tranché, en rappelant que son groupe avait déjà boycotté des démarches similaires sous François Bayrou.
Lecornu poursuit sa tournée de consultations
Nommé le 9 septembre après la démission de François Bayrou, Sébastien Lecornu multiplie les rencontres pour préparer le budget 2026. Après avoir reçu les partis du bloc central et des Républicains, il a échangé avec les syndicats et organisations patronales. Mardi après-midi, Matignon accueillait des représentants du centre : Liot à 16 h, le Parti radical à 17 h 15, le Parti radical de gauche à 18 h 15 et le parti Utiles à 19 h 30. Mercredi, ce sera au tour du Parti socialiste, des Écologistes et du Parti communiste, ainsi que Place publique, formation de Raphaël Glucksmann. Le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella est également convié.
Un climat politique sous tension
Le refus de LFI intervient dans un contexte où la majorité présidentielle tente de reconstruire des alliances et d’élargir sa base pour faire adopter ses réformes. Ce boycott illustre la fracture persistante entre l’exécutif et les forces de gauche radicale. Pour certains analystes, il complique d’emblée la tâche de Sébastien Lecornu, qui devra convaincre qu’il peut gouverner en rassemblant, au-delà des clivages, pour faire avancer le budget et répondre aux attentes sociales.