Sous un ciel d’hiver encore hésitant, quelques flocons sont venus rappeler aux Franciliens qu’en novembre, tout peut basculer.

Entre souvenirs d’une tempête exceptionnelle et premières touches de blanc observées ce matin, la région se prépare une nouvelle fois à affronter les caprices d’une saison imprévisible qui n’en finit jamais de surprendre.

Dans plusieurs départements français, les habitants ont découvert au réveil un décor entièrement transformé. Même si seules les zones montagneuses ont observé les plus fortes chutes, la plaine n’a pas été totalement épargnée, quelques flocons ayant réussi à se frayer un chemin jusqu’au cœur des villes. En Île-de-France, notamment en Seine-et-Marne et en Seine-Saint-Denis, un léger voile blanc a recouvert routes et toits, sans parvenir toutefois à tenir au sol en raison de températures trop douces ces derniers jours. Beaucoup se demandent déjà si la fin du mois réservera un nouvel épisode, aussi brutal que celui de l’an dernier.

Novembre 2024 : un épisode neigeux resté dans les mémoires

Car il y a un an jour pour jour, l’Île-de-France et une large partie du nord du pays avaient été frappées par une tempête d’une ampleur rare. La tempête Caetano avait soudainement plongé la région dans un hiver précoce, déjouant les prévisions et bloquant littéralement des axes entiers. Le 21 novembre 2024, un front massif traverse en effet le Bocage normand, l’Île-de-France, le Centre et la Bourgogne. La Manche se retrouve paralysée sous 10 cm de neige dès la matinée, obligeant habitants et automobilistes à affronter des conditions inédites. Au fil des heures, les nuages gagnent l’intérieur des terres, frappant d’abord les Yvelines où les jardins du château de Versailles se parent d’un blanc immaculé.

Une neige exceptionnelle jusque dans la capitale

Si Paris est rarement recouverte à cette période de l’année, les habitants avaient eu la surprise de voir la neige tenir durablement dans les rues de la capitale, phénomène quasiment absent depuis un demi-siècle. Le Sacré-Cœur se retrouve nimbé de blanc, tandis que le parc Montsouris enregistre près de 4 cm, “la plus importante accumulation de neige en novembre depuis 1968”. Plus on s’éloigne de Paris, plus les quantités augmentent : au nord de la capitale, certains secteurs sont littéralement ensevelis sous 20 à 30 cm. Les enfants savourent cet enchantement, mais les conducteurs beaucoup moins : routes impraticables, files interminables de voitures à l’arrêt, pannes d’électricité… l’épisode avait mis à rude épreuve une région peu habituée à de telles chutes.

Entre beauté des paysages et fragilités révélées

Si les paysages sous la neige font souvent office de carte postale, la réalité est plus nuancée. L’Île-de-France, peu armée pour affronter cet événement météorologique d’envergure, avait révélé des failles majeures dans la gestion de la circulation et des infrastructures. Des milliers d’automobilistes s’étaient retrouvés coincés sur les autoroutes, tandis que plusieurs quartiers subissaient des coupures de courant. Les services de secours, eux, avaient dû intervenir en continu pour aider les personnes piégées ou débloquer des axes saturés. Cette tempête avait rappelé, avec force, combien la région restait vulnérable dès que les températures dégringolent.