Invité sur LCI dans l’émission de Darius Rochebin, Jordan Bardella a provoqué un vif débat autour de la nationalité française et de l’immigration. Le président du Rassemblement national a affirmé sans détour : « La nationalité française s’hérite ou se mérite ». Une déclaration qui marque une nouvelle étape dans la ligne politique du RN.

Selon Jordan Bardella, la nationalité ne doit plus être considérée comme un droit automatique, mais comme un privilège lié au mérite ou à l’héritage. Le jeune dirigeant estime qu’elle est aujourd’hui « accordée trop facilement » et que cela fragiliserait « l’identité nationale ». Il plaide donc pour un durcissement des conditions d’accès à la citoyenneté française, en cohérence avec la doctrine historique de son parti.

Le président du RN a réitéré son souhait de supprimer le droit du sol, c’est-à-dire la possibilité pour un enfant né en France de parents étrangers d’obtenir automatiquement la nationalité française à sa majorité. « Si demain nous sommes au pouvoir, nous supprimerons le droit du sol », a-t-il affirmé, insistant sur l’idée que la France doit retrouver la maîtrise totale de sa politique migratoire et de ses symboles d’appartenance.

Une consultation populaire envisagée

Au-delà des mots, Jordan Bardella veut soumettre la question de la nationalité et de l’immigration à référendum. Il propose de consulter les Français pour adopter un « bouclier juridique, politique et administratif » destiné à protéger le pays face à ce qu’il qualifie d’« immigration massive ». L’objectif : faire inscrire ces mesures dans la Constitution afin de leur donner une valeur irréversible.

Cette idée de référendum, présentée comme un outil de « démocratie directe », suscite de nombreuses interrogations juridiques. Certains spécialistes rappellent qu’un tel texte pourrait se heurter aux principes constitutionnels actuels, notamment à l’égalité devant la loi et au respect des engagements internationaux de la France.

Une ligne politique de fermeté assumée

En multipliant ces propositions, Jordan Bardella renforce son image de leader d’une droite identitaire et intransigeante. Son discours, centré sur la protection et la souveraineté, trouve un écho particulier dans un contexte politique marqué par les tensions migratoires et les inquiétudes identitaires. Il cherche ainsi à mobiliser un électorat sensible à la question du « contrôle » et à la préservation des valeurs nationales.

Mais cette stratégie comporte aussi des risques. Certains juristes et observateurs politiques y voient une rupture profonde avec les principes républicains, rappelant que le droit du sol a toujours incarné l’idée d’intégration et d’ouverture propre à la République française.