À quelques jours du scrutin européen du 9 juin, Jordan Bardella s’impose largement en tête des intentions de vote.

Dans cette dynamique, le président du Rassemblement national affirme son ambition : provoquer une dissolution de l’Assemblée nationale en cas de victoire. Une déclaration qui relègue Marion Maréchal à une position plus marginale, aussi bien dans les sondages que dans le débat politique.

Bardella domine les sondages et voit plus loin que Strasbourg

La campagne pour les élections européennes s’accélère, et Jordan Bardella semble déjà avoir une longueur d’avance sur tous ses adversaires. D’après un sondage Ifop-Fiducial diffusé le 29 mai par LCI, la tête de liste du Rassemblement national est créditée de 33,5 % des intentions de vote. Une avance considérable sur Valérie Hayer (Renaissance), qui ne récolte que 16 %, et sur Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique), qui frôle les 14 %. Confiant, Bardella annonce qu’en cas de victoire éclatante, il exigera la dissolution de l’Assemblée nationale, comme il l’a réaffirmé dans Le Parisien ce jeudi 30 mai.

Une pique bien ciblée envers Marion Maréchal

Interrogé sur un éventuel retour de Marion Maréchal au RN si elle échouait avec Reconquête !, Jordan Bardella a balayé l’hypothèse d’un revers de main : « Je ne crois pas. » Le président du RN rappelle que sa rivale, et nièce de Marine Le Pen, a elle-même décidé de quitter le mouvement. « Elle a fait le choix de partir et d’exprimer ses désaccords avec nous », insiste-t-il. Mais Bardella ne s’arrête pas là : il lui reproche son obstination à vouloir faire survivre Reconquête !, au détriment d’un parti qui, selon lui, « partage l’essentiel de ses idées » et qui est aujourd’hui en position de conquérir le pouvoir.

Une stratégie de reconquête fragilisée

Les chiffres ne plaident pas en faveur de Marion Maréchal. À en croire le même sondage, elle stagne à 6,5 % des intentions de vote, à égalité avec Marie Toussaint (Les Écologistes). Une performance bien en deçà des ambitions affichées lors de son ralliement à Éric Zemmour. Pire encore, son score modeste pourrait priver Jordan Bardella de quelques points stratégiques, dans un contexte où la crainte de l’abstention hante les rangs du RN. Loin d’être anodine, cette dispersion de voix à l’extrême droite pourrait perturber le scénario triomphal que dessine déjà Bardella.

Marine Le Pen ferme la porte à un retour familial

Sur le plateau de LCI, Marine Le Pen a elle aussi tenu à clarifier sa position vis-à-vis de sa nièce. Lors de son entretien avec Darius Rochebin, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a déclaré ne pas croire à un retour de Marion Maréchal. Pour elle, il s’agit de « romans de journalistes », rien de plus. Elle rappelle que Marion a choisi de rejoindre une liste concurrente, en pleine campagne présidentielle, ce qu’elle considère comme une trahison personnelle et politique. Et même si elle dit encore l’aimer, Marine Le Pen refuse de verser dans la « politique-fiction ».

Le Rassemblement national en ordre de bataille

Alors que l’échéance du 9 juin approche, le RN s’emploie à resserrer les rangs. Bardella, plus que jamais, veut capitaliser sur sa dynamique et imposer sa légitimité comme chef d’une opposition crédible. La rivalité familiale avec Marion Maréchal, tout comme les clivages entre Reconquête ! et le RN, semblent désormais relégués au second plan d’un affrontement plus vaste : celui de l’union contre la majorité présidentielle, et peut-être, contre l’Assemblée elle-même.