« J’en peux plus des Macronistes » : Yaël Braun-Pivet veut « taxer l’héritage » des Français, « ce truc qui tombe du ciel »
Une phrase lâchée sur un plateau télé a suffi à enflammer le débat fiscal français. En évoquant “ce truc qui vous tombe du ciel”, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a relancé la question sensible de la taxation des héritages.
Une sortie qui divise profondément, entre partisans de la redistribution et défenseurs du patrimoine familial. Invitée de CNews, Yaël Braun-Pivet a qualifié l’héritage d’avantage “injuste”, car il permettrait à certains de profiter d’un capital “sans effort”. La formule, jugée maladroite, a immédiatement provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes ont dénoncé un manque de respect envers le travail des générations précédentes. “Ce n’est pas un cadeau tombé du ciel, c’est la sueur de nos parents et grands-parents”, s’est insurgé un utilisateur, exprimant un sentiment de lassitude face à une classe politique perçue comme déconnectée.
Une volonté de réforme fiscale affichée
Au-delà de la polémique, la présidente de l’Assemblée défend une réflexion de fond : selon elle, le système actuel creuse les inégalités et empêche la mobilité sociale. Aujourd’hui, chaque enfant bénéficie d’un abattement de 100 000 € par parent, mais au-delà, les taux d’imposition peuvent atteindre jusqu’à 45 % (et même 60 % pour les héritiers éloignés). Une structure jugée paradoxalement trop sévère pour les classes moyennes et trop favorable aux grandes fortunes, qui recourent souvent à des outils d’optimisation fiscale comme les assurances-vie ou les holdings familiales.
Un sujet explosif dans un contexte économique tendu
Cette prise de parole intervient alors que le gouvernement cherche des solutions pour réduire un déficit public de 140 milliards d’euros d’ici 2026. Dans ce cadre, une taxation renforcée de l’héritage pourrait apparaître comme une option budgétairement efficace et politiquement symbolique. Le thème trouve un écho favorable auprès de l’électorat de gauche, où l’idée d’une meilleure redistribution des richesses gagne du terrain. Mais pour une partie de la population, déjà fragilisée par l’inflation et la fiscalité, une telle réforme serait vécue comme une injustice supplémentaire.
Entre justice sociale et stratégie politique
Certains observateurs estiment que cette sortie n’est pas anodine : elle pourrait annoncer un repositionnement stratégique de la majorité présidentielle. À moins de deux ans de l’élection présidentielle, la Macronie chercherait à récupérer le discours de justice sociale traditionnellement porté par la gauche. Mais la proposition divise jusque dans les rangs du camp présidentiel. Les libéraux, eux, redoutent un frein à l’investissement et à l’esprit d’entreprise.
Un débat relancé sur la société que la France veut construire
Plus qu’une question de fiscalité, la sortie de Yaël Braun-Pivet rouvre un débat philosophique : faut-il corriger les inégalités héritées ou préserver le fruit du travail familial ? Entre justice sociale et respect de la transmission, le pays semble partagé. Si aucune mesure concrète n’a encore été annoncée, le ton est donné : dans une France où le fossé patrimonial se creuse, le sujet de l’héritage restera au cœur des débats politiques et moraux des prochains mois.