“Je suis toujours là » : après son divorce, un cancer et deux AVC, une comédienne partie de Un si grand soleil se confie
Loin des plateaux et du tumulte médiatique, Julie Boulanger a traversé une longue nuit intérieure. Derrière un parcours télévisuel riche et une disparition soudaine des écrans, se cache une succession d’épreuves intimes d’une rare violence.

Aujourd’hui, l’actrice réapparaît avec des mots forts, portés par une volonté de renaissance. Très jeune, Julie Boulanger se fait remarquer à la télévision dans des séries populaires comme Nos plus belles vacances, Sous le soleil ou Léa Parker. Sa notoriété s’affirme avec Cut! avant des apparitions remarquées dans Demain nous appartient, Section de recherches et Munch. Un parcours dense, construit patiemment, qui la conduit en 2019 à rejoindre le feuilleton quotidien Un si grand soleil.
Elsa Chalin, un rôle marquant et incandescent

Dans Un si grand soleil, alors diffusé sur France 2, Julie Boulanger incarne Elsa Chalin, personnage aussi fascinant que tourmenté. Belle, sauvage, indomptable, Elsa vit une passion dévorante avec le capitaine Manu Léoni, interprété par Moïse Santamaria. Très vite, l’intrigue laisse présager une issue tragique : l’amour se heurte à la loi, et le passé délinquant d’Elsa la rattrape inexorablement.
Une fin tragique annoncée avec émotion
Le 8 juillet 2021, l’actrice annonce dans Télé Loisirs la mort prochaine de son personnage. Si elle comprend la logique scénaristique, l’émotion est bien réelle. « Tuer un personnage qu’on a interprété, c’est toujours un pincement au cœur », confie-t-elle alors, reconnaissant son attachement profond à Elsa.
Une disparition des écrans, lourde de sens

Après cette sortie marquante, Julie Boulanger se fait rare. Loin d’un simple retrait professionnel, son silence cache une série d’épreuves personnelles d’une intensité exceptionnelle. C’est finalement via une publication Instagram, choisie le jour du solstice d’hiver, qu’elle décide de reprendre la parole, parlant de « la nuit la plus longue de l’année » comme d’un temps nécessaire d’introspection.
Treize années d’épreuves et de survie
Dans ce message écrit à cœur ouvert, la comédienne dresse la liste de ce qu’elle a traversé depuis plus d’une décennie : la mort de proches, un divorce, un cancer du foie, une expérience de mort imminente, une relation amoureuse traumatique, deux avortements, l’abandon du milieu du cinéma, un changement de pays et de carrière, la fermeture de son centre professionnel, puis une hypertension brutale menant à deux AVC. Une accumulation vertigineuse, qu’elle résume pourtant par une phrase simple et puissante : « Je suis toujours là. »

C’est au Guatemala, près du lac Atitlán, que Julie Boulanger situe aujourd’hui son point de bascule. Un lieu symbolique où elle dit laisser mourir ce qu’elle était, pour devenir une nouvelle version d’elle-même. « Je ne sais même pas comment j’ai tenu jusqu’ici », écrit-elle, avant d’affirmer ressentir, dans son corps et dans son âme, que le moment est venu de renaître.
La publication est accompagnée de clichés récents. L’actrice y apparaît apaisée, presque lumineuse. Les traces du passé sont là, mais la force de vie domine. Cette prise de parole rare marque une étape dans son chemin de reconstruction, loin des projecteurs mais au plus près d’elle-même.






