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Je suis conducteur de voiture-radar, voici combien je gagne et ce que vous ignorez sur ce métier

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Derrière les vitres teintées des voitures-radars sillonnant discrètement les routes françaises, se cache un métier méconnu, solitaire et souvent critiqué. Entre polémiques sécuritaires, conditions de travail exigeantes et rémunération modeste, le quotidien des conducteurs de ces véhicules suscite curiosité et malaise. Qui sont ceux qui pilotent ces machines à verbaliser ? Et à quel prix ?

Depuis leur lancement en 2013, les voitures-radars n’ont cessé d’évoluer, tant dans leur technologie que dans leur déploiement géographique. Longtemps pilotées par les forces de l’ordre, elles ont été progressivement confiées à des sociétés privées dès 2018, une externalisation qui s’est accentuée ces derniers mois avec l’arrivée de nouveaux véhicules en PACA, en Occitanie ou encore en Auvergne-Rhône-Alpes. Objectif : traquer les excès de vitesse de façon automatisée, sans intervention humaine visible sur le terrain.

Mais cette méthode suscite de vifs débats. Pour Jean-Yves Lamant, président de la Ligue contre la violence routière, ce système « capte les infractions là où les usagers ne s’y attendent pas », renforçant ainsi l’effet de surprise, donc la dissuasion. À l’inverse, Pierre Chasseray de l’association 40 millions d’automobilistes fustige une politique purement punitive : « Roulez, vous êtes plumés », dénonce-t-il, déplorant l’absence de pédagogie immédiate et la mécanique quasi industrielle des verbalisations.

Un métier de l’ombre, sans prime à la verbalisation

Ces véhicules n’opèrent pas seuls : chaque voiture-radar est conduite par un salarié formé à cette mission bien particulière. Loin d’être un simple chauffeur, le conducteur veille au bon déroulement des tournées, au respect des itinéraires fixés et au fonctionnement du système embarqué. Aucune décision ne lui revient : les infractions sont enregistrées automatiquement, puis envoyées à un centre de traitement à Rennes. Le conducteur n’interagit ni avec les usagers, ni avec les forces de l’ordre, ce qui rend son rôle aussi discret qu’indispensable.

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Contrairement à certaines idées reçues, les conducteurs ne perçoivent aucune prime liée au nombre d’amendes générées. Loïc, l’un d’eux, témoigne : « Les gens sont souvent choqués quand je leur dis ce que je fais. Mais pour moi, c’est un métier comme un autre. » Un métier néanmoins soumis à une vigilance constante, dans un environnement de solitude, sans reconnaissance publique ni prestige.

Un salaire qui peine à séduire

Sur le papier, le poste semble accessible : pas de diplôme requis, une formation en interne, et des missions bien définies. Pourtant, les offres d’emploi peinent à attirer, même après plusieurs mois de recrutement actif. En cause ? Une rémunération jugée peu motivante au regard des contraintes.

La société Mobicom, l’un des principaux prestataires, propose un salaire brut de 1 850 euros par mois, auquel s’ajoute une prime mensuelle de 250 euros, pour atteindre un revenu net d’environ 1 618 euros, hors éventuelles indemnités de repas. Des horaires décalés, une solitude pesante et une image sociale dévalorisée complètent un tableau peu engageant.

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Une présence qui s’étend… malgré tout

Malgré la pénurie de candidatures, les voitures-radars privées continuent leur essor. Environ soixante départements sont aujourd’hui couverts, et d’autres suivront. Dans les Bouches-du-Rhône, par exemple, deux véhicules supplémentaires ont été déployés récemment. Pour les autorités, ce dispositif répond à une stratégie de surveillance étendue et constante, là où la présence policière est insuffisante ou difficile à mobiliser.

Mais l’externalisation de la sécurité routière interroge, à la fois sur son efficacité réelle et sur son acceptabilité sociale. Les conducteurs de voitures-radars se retrouvent ainsi à la croisée de ces tensions : intermédiaires invisibles dans une guerre silencieuse contre la vitesse, sans reconnaissance ni adhésion collective.

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Un métier utile… mais peu valorisé

Être conducteur de voiture-radar, c’est endosser une mission technique, répétitive, solitaire et peu gratifiante, dans un climat parfois hostile. Si la promesse d’un emploi stable, sans qualifications préalables, peut séduire sur le papier, la réalité quotidienne s’avère bien plus rude.

En somme, c’est un métier de l’ombre qui reste dans la zone grise de l’opinion publique, entre outil de sécurité et symbole d’un contrôle automatisé jugé trop intrusif. Et malgré les salaires proposés, les vocations peinent à émerger.

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