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« Je ne partirai jamais, je suis chez moi ici ! » : à Andernos, une propriétaire découvre sa maison squattée

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Derrière le mot “squat”, il y a des drames humains, des vies bouleversées et des propriétaires livrés à un système absurde. Karine Lellouche, 55 ans, naturopathe animalière, en a fait la douloureuse expérience. Son histoire, qui débute par une simple vente immobilière, s’est transformée en cauchemar judiciaire et psychologique.

À la mort de ses parents, Karine Lellouche hérite d’un patrimoine modeste, dont une maison à Andernos, en Gironde. Pour s’acquitter des droits de succession, elle décide de vendre la demeure familiale. Un premier contrat, prometteur, tombe à l’eau. Pressée par les délais fiscaux, elle accepte une offre inférieure de 300 000 euros. Ce compromis forcé, censé la soulager, va pourtant ouvrir la porte à l’enfer.

En mars 2025, un agent immobilier l’appelle, paniqué : des rideaux sont accrochés aux fenêtres, un camion de fibre stationne devant la maison. En quelques jours, un inconnu s’est installé illégalement dans la propriété. Sur la boîte aux lettres, un nom : Carlos Passérieux. Lorsque Karine tente de réagir, la loi se retourne contre elle.

“Je n’avais plus le droit d’entrer chez moi”

La quadragénaire porte plainte pour violation de domicile, mais la réponse des gendarmes la sidère. Le squatteur, convoqué, affirme que la maison était “ouverte” et qu’il s’y est “installé sans effraction”. Dès lors, la victime devient impuissante. “On m’a dit que si je changeais les serrures, je serais en infraction. C’est le monde à l’envers !”, confie-t-elle.

Un huissier se rend sur place, rédige un rapport glaçant : des serrures changées, des planches aux fenêtres, et un occupant qui hurle à travers la vitre : “Je ne partirai jamais ! Je suis chez moi ici !” Le préfet, saisi, refuse pourtant d’intervenir, estimant que “rien ne prouve que la maison n’était pas ouverte”. L’administration croit le squatteur, pas la propriétaire.

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De victime à suspecte

Mais le pire restait à venir. Le 30 septembre, à 8 h 15, les gendarmes frappent violemment à sa porte. “Vous êtes placée en garde à vue pour association de malfaiteurs.” L’accusation : avoir commandité une agression contre le squatteur, retrouvé blessé après une altercation. Karine tombe des nues. “Je pleurais, je ne comprenais rien. C’était irréel.”

Deux hommes, arrêtés la veille, l’auraient désignée comme leur commanditaire. Pourtant, aucune preuve ne corrobore leurs dires. Après six heures de garde à vue, le procureur ordonne sa libération. Mais le mal est fait : “Je n’oublierai jamais les quatre tours de clé quand on a verrouillé ma cellule”, souffle-t-elle, la voix tremblante.

Un combat perdu d’avance

Pendant ce temps, le squatteur reste dans la maison. La vente est compromise, le promoteur renégocie le contrat à la baisse : 620 000 euros au lieu des 700 000 prévus. Un manque à gagner de 80 000 euros, conséquence directe d’un système où le droit des occupants illégaux prime sur celui des propriétaires légitimes.

Karine tente de reprendre pied, sous antidépresseurs et anxiolytiques. “Je ne dors plus. Je n’ai plus confiance en rien.” Son témoignage sonne comme un cri d’alarme : “Il faut que les gens sachent. Une fois qu’un squatteur a un abonnement à son nom, vous êtes condamnés. Les services ne vérifient rien.”

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Une législation à double tranchant

Son histoire révèle les failles d’un cadre légal qui protège excessivement les occupants illégaux au nom du droit au logement. En France, il suffit qu’un squatteur prouve qu’il vit sur place depuis 48 heures pour bénéficier de certaines protections procédurales. Et pendant que la justice s’enlise, les propriétaires s’épuisent.

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