« Je n’ai plus confiance en rien »: en grève de la faim à 72 ans pour dénoncer le squat de sa maison à Nantes
À Nantes, l’histoire bouleversante de Marie-Claude, 72 ans, symbolise le désespoir de nombreux propriétaires impuissants face aux lenteurs administratives et à l’injustice ressentie.

Depuis plusieurs jours, cette septuagénaire a entamé une grève de la faim place Royale pour dénoncer l’occupation illégale de sa maison familiale par un locataire devenu squatteur.
Tout commence en février dernier, lorsque Marie-Claude décide de louer une chambre dans la maison héritée de ses parents. Une manière pour elle de compléter ses revenus tout en entretenant le bien familial. Mais la relation avec son locataire se dégrade rapidement.
« Il m’a dit qu’il ne voulait plus que je rentre. Il a siliconé toutes les serrures, sauf celle qu’il utilise pour entrer », confie-t-elle, la voix tremblante.
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Depuis l’été, l’homme ne verse plus aucun loyer. Malgré un constat d’huissier, Marie-Claude n’a toujours pas pu récupérer sa maison. Pire encore : le locataire a déposé plainte contre elle pour “violation de domicile”, retournant la loi à son avantage.

Une grève de la faim comme ultime recours
Épuisée et désabusée, Marie-Claude a décidé de passer à l’action. Depuis quatre jours, elle s’installe chaque matin place Royale, sur une chaise de camping, sans manger, avec pour seule compagnie une gourde et quelques passants bienveillants.
Son objectif : alerter l’opinion publique et les autorités sur son calvaire.
« Je n’ai plus confiance en rien. Ni en la justice, ni en la police. Qu’on ne puisse rien faire contre ça, ce n’est pas normal », déplore-t-elle.
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Cette forme de protestation pacifique attire désormais le soutien de nombreux Nantais, indignés par la situation. Une pétition en ligne, lancée par ses proches, a déjà récolté plus de 200 signatures en quelques jours.
Une justice qui semble impuissante

Le cas de Marie-Claude met en lumière les failles du système juridique français en matière d’expulsion. Dans certaines situations, les procédures peuvent durer plusieurs mois, voire des années, surtout lorsque le squatteur occupe un bien loué.
Les démarches doivent passer par le tribunal, même lorsque le propriétaire apporte la preuve du non-paiement des loyers. En attendant la décision, le squatteur reste dans les lieux – un scénario kafkaïen que subissent chaque année des centaines de particuliers.
« Quand la justice ne défend plus les citoyens ordinaires, c’est le droit qui va de travers », dénonce Bernard, un Nantais venu lui témoigner son soutien.
Une mobilisation qui grandit à Nantes
Autour de Marie-Claude, la solidarité s’organise. Des habitants viennent lui apporter couvertures, chaises et mots d’encouragement. Certains passent chaque jour pour vérifier qu’elle tient le coup.
« Ces soutiens me donnent la force de continuer », confie-t-elle. « Je ne lâcherai pas tant que ma maison ne me sera pas rendue. »






