« Je n’ai pas eu de larmes » : Nadine Jubillar réagit à la condamnation de son fils Cédric dans l’affaire Delphine Jubillar
Le verdict est tombé : Cédric Jubillar a été condamné à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse Delphine, disparue en décembre 2020. Une décision lourde, mais loin de clore une affaire toujours empreinte de mystère et de douleur, y compris pour sa propre famille.
Après quatre semaines d’audience devant la cour d’assises du Tarn, le jury a tranché : Cédric Jubillar est reconnu coupable du meurtre de sa femme. L’homme, aujourd’hui âgé de 37 ans, encourait la réclusion à perpétuité. Sa condamnation à 30 ans de prison n’a pas mis fin aux débats : ses avocats ont déjà annoncé leur intention de faire appel, ouvrant la voie à un nouveau procès prévu en 2026. Mais au-delà du jugement, de nombreuses zones d’ombre subsistent : les circonstances exactes du drame et l’emplacement du corps de Delphine Jubillar restent à ce jour inconnus.
Le témoignage bouleversant de la mère de Cédric Jubillar
Durant le procès, Nadine Jubillar, la mère de l’accusé, a témoigné à la barre, notamment pour ses petits-enfants, Louis et Elyah. Elle a évoqué le comportement étrange de son fils après la disparition de son épouse, mais aussi une phrase qui, rétrospectivement, la hante : « Elle m’énerve, je vais la tuer, je vais l’enterrer, personne ne va la retrouver. » Sur le moment, elle n’avait pas pris ces mots au sérieux, pensant à une simple colère passagère.
Ce vendredi 17 octobre, Nadine Jubillar a appris la condamnation de son fils depuis son domicile. Entourée de ses proches, elle confie à Le Parisien être encore sous le choc : « Je ne ressens rien. Je ne suis ni satisfaite, ni déçue, ni en colère. »
Entre incompréhension et résignation
Pour Nadine, le verdict reste difficile à assimiler. « Trente ans de prison… c’est encore abstrait pour moi », explique-t-elle, consciente que la réalité mettra du temps à s’imposer. À ses côtés, sa fille a éclaté en sanglots, mais elle-même dit ne pas avoir versé de larmes : le déni et l’incompréhension dominent encore. Elle tente de reconstituer mentalement les événements de la nuit du drame : « Peut-être qu’il s’est relevé ce soir-là pour parler avec Delphine, qu’elle lui a avoué une nouvelle relation, et que la dispute a dégénéré. »
Selon elle, un geste malheureux aurait pu tout faire basculer. « Il lui a peut-être mis une gifle, d’où la paire de lunettes cassée, et tout a ensuite dérapé dehors, sur la terrasse… » Une hypothèse douloureuse, formulée avec prudence, mais qui révèle le besoin d’une mère de comprendre l’incompréhensible.
Une mère en détresse face à son fils
Lors du procès, Nadine Jubillar a eu du mal à reconnaître son fils dans le box des accusés : « Je l’ai vu sans réaction, impassible, sans émotion. Ce n’est pas le Cédric que je connaissais, lui d’ordinaire si spontané et volubile. » Elle estime qu’il s’est « mal défendu », parce qu’il est resté fermé et silencieux. Un mutisme qui la déstabilise autant qu’il l’éloigne.
Aujourd’hui, Nadine avoue n’avoir « pas la force de lui écrire ni d’aller le voir en prison ». Elle parle d’un blocage psychologique qu’elle devra affronter avec le temps. Malgré la condamnation, elle reste partagée entre le besoin de vérité et l’amour maternel : « Cédric n’avouera jamais les faits, pas avant le procès en appel… et peut-être jamais. »