« J’ai un simple CAP » : à 27 ans, je dirige un hypermarché Leclerc et voici combien je gagne par mois
Loin des projecteurs médiatiques, l’enseigne Leclerc poursuit discrètement son ascension dans le cœur des Français. Son modèle singulier, alliant indépendance locale et puissance de groupe, séduit toujours plus, tandis que des parcours inspirants comme celui de Mathieu Dinasquet rappellent qu’en grande distribution, l’engagement peut valoir bien plus qu’un diplôme.
Longtemps considérée comme une enseigne parmi d’autres, Leclerc s’impose désormais comme un acteur central de la grande distribution française. En progression constante dans le classement EY-Parthenon, elle s’est hissée à la sixième place en 2024, contre la neuvième un an plus tôt. Cette montée dans le palmarès n’est pas anodine : elle traduit un attachement croissant des consommateurs à un modèle qui mise sur l’accessibilité, la proximité et l’autonomie.
Une structure coopérative, clé de l’efficacité
Ce succès n’est pas le fruit du hasard. Contrairement aux grandes chaînes centralisées, Leclerc repose sur une organisation coopérative où chaque magasin est géré par un indépendant. Cette architecture donne aux responsables locaux une grande latitude de décision, tout en bénéficiant de la puissance d’un réseau national. Sous la houlette de Michel-Édouard Leclerc, cette stratégie hybride a permis à l’enseigne d’atteindre 48 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en affichant une croissance annuelle à deux chiffres.
Sa présence à l’étranger – Espagne, Portugal, Pologne, Slovénie – confirme cette capacité d’adaptation à des marchés multiples, sans perdre l’ADN du groupe : prix attractifs, indépendance et ancrage local.
Miser sur les profils de terrain, pas sur les diplômes
L’une des forces de Leclerc réside aussi dans sa politique RH atypique. Ici, pas besoin de diplôme d’école de commerce pour gravir les échelons. Le groupe privilégie les compétences acquises sur le terrain, la ténacité et l’envie d’apprendre. Un choix qui permet une mobilité interne rapide et donne leur chance à des profils que d’autres enseignes écartent.
L’exemple de Mathieu Dinasquet, directeur de magasin à seulement 27 ans, incarne cette philosophie. Embauché comme boucher, il a progressé grâce à son implication et son goût du commerce. Son message aux jeunes est clair : “Il faut foncer, à condition d’avoir la passion du travail bien fait.”
Un directeur jeune… et sur tous les fronts
Mathieu Dinasquet n’a rien d’un patron de bureau. À la tête de 83 salariés, il commence certaines journées à 4h30 du matin à la boulangerie et n’hésite pas à s’impliquer dans toutes les tâches. Ses semaines dépassent les 60 heures, mais il souligne la liberté que lui offre son statut : “Je suis libre de m’organiser, je reste maître de mon planning.” Une souplesse rare dans un environnement souvent contraint.
Surtout, il reste proche de ses équipes, refusant de se couper du terrain malgré ses responsabilités. Cette approche managériale directe et participative contribue sans doute à la bonne image de l’enseigne, perçue comme plus humaine et accessible.
Une rémunération à la hauteur de l’engagement
Le parcours de Mathieu est aussi révélateur des perspectives salariales qu’offre l’enseigne. Passé d’un salaire net de 1 950 euros à près de 5 000 euros mensuels, il incarne la méritocratie version grande distribution. Chez Leclerc, les grilles de salaires varient selon la taille des structures et les fonctions, offrant une certaine souplesse tout en récompensant les responsabilités.
Ce témoignage donne à voir un monde du travail souvent décrié, sous un autre jour. Leclerc parvient à concilier performance économique et reconnaissance individuelle, à condition d’un fort engagement personnel.
Une enseigne populaire au modèle robuste
Leclerc n’a cessé de bousculer les codes : anti-centralisation, pro-terrain, accessible socialement, mais rigoureux dans sa gestion. Son modèle coopératif, longtemps marginalisé, apparaît aujourd’hui comme une réponse aux mutations du commerce moderne. La popularité croissante de l’enseigne dans les classements de satisfaction n’est donc pas un simple effet de mode, mais le fruit d’un positionnement mûrement réfléchi, ancré dans la réalité des consommateurs et de ceux qui les servent.