« J’ai un peu du mal avec… » : Apolline de Malherbe pique son invité, la moutarde lui monte au nez
Ce mercredi 7 mai 2025, un échange tendu mais révélateur a eu lieu sur le plateau de BFMTV.
Apolline de Malherbe recevait David Lisnard, maire de Cannes, pour aborder la question brûlante des trafics de drogue qui gangrènent aussi bien les grandes villes que les petites communes. L’élu en a profité pour défendre une mesure radicale qui fait débat.
Lisnard plaide pour l’expulsion des trafiquants des logements sociaux
David Lisnard n’a pas mâché ses mots en proposant une mesure pour le moins tranchée : permettre aux maires d’expulser les trafiquants de drogue et leurs familles des logements sociaux. Une manière, selon lui, de mettre fin à un paradoxe sociétal insupportable. « Je ne comprends pas que la société aide financièrement des personnes qui nuisent de façon récurrente à la société. Il faut arrêter le masochisme. Ce n’est pas de l’extrémisme, c’est du bon sens », a-t-il martelé face à une Apolline de Malherbe sceptique.
L’élu cannois estime que l’accès aux HLM devrait être réservé à ceux qui respectent les règles du vivre-ensemble, et non à ceux qui, selon ses termes, « pourrissent la vie des autres ». Une position qu’il défend avec fermeté, malgré les critiques qu’elle pourrait susciter.
Une passe d’armes tendue avec Apolline de Malherbe
La journaliste de BFMTV n’a pas laissé passer l’argument du « bon sens », devenu un refrain fréquent dans le discours politique actuel. Visiblement agacée, elle lance à son invité : « Vous dites tous que c’est du bon sens. J’ai un peu du mal maintenant avec cette expression. » Une manière de dénoncer ce qu’elle perçoit comme un recours systématique à un slogan commode pour justifier des mesures potentiellement contestables.
Mais David Lisnard ne se démonte pas. « Je ne sais pas si c’est du bon sens ou du mauvais sens », réplique-t-il avec un brin de provocation. « Pour moi, c’est aller dans le bon sens que de dire que le logement social doit plutôt être attribué à des gens qui se comportent normalement. » Le maire de Cannes poursuit, sûr de son propos, en insistant sur la nécessité de répondre à la détresse des habitants victimes des trafics violents.
Quand les clivages politiques s’estompent face à la réalité
Pour appuyer sa position, Apolline de Malherbe cite un exemple venu de l’autre bord politique : le maire socialiste de Clermont-Ferrand. Celui-ci, confronté à une montée de l’insécurité liée au narcotrafic, a récemment décidé de créer un nouveau commissariat de police municipale, bien qu’il s’y soit longtemps opposé. « J’ai compris que cette position pouvait être dogmatique. J’ai décidé désormais d’être plus pragmatique », a déclaré l’élu auvergnat.
David Lisnard salue cette évolution sans détour. « C’est bien, parce que ce que je vous disais tout à l’heure, c’est qu’à un moment donné, la réalité nous rejoint », affirme-t-il. Pour le maire de Cannes, le fait que ce constat dépasse les étiquettes politiques est la preuve que les solutions sécuritaires ne relèvent plus d’un clivage gauche-droite, mais d’une nécessité partagée. « Moi, ça fait longtemps que je le dis, mais je suis ravi de voir que ça transcende les clivages », conclut-il.
Une proposition qui divise, mais qui gagne du terrain
La mesure défendue par David Lisnard continue d’alimenter le débat public. Certains la considèrent comme une dérive sécuritaire qui menace les droits sociaux fondamentaux ; d’autres y voient une réponse légitime à l’impunité perçue de certains délinquants. Quoi qu’il en soit, l’intervention du maire de Cannes illustre une tendance de plus en plus prégnante dans le discours politique français : celle d’une fermeté assumée face aux trafics, au nom de la protection des citoyens.